(ANS – Madrid) – “L’insécurité est augmentée en ces derniers mois. Il y a encore beaucoup d’armes dans les rues et les attaques à main armée dans les maisons et aux personnes ont lieu en plein jour. La gens ont peur”. Ce sont les dernières nouvelles que le père Cesar Fernández, missionnaire salésien, rapporte sur la situation en Côte d’Ivoire après l’avènement au pouvoir de Alassane Ouattara, qui a suivi plusieurs mois de lutte armée et plusieurs années de conflit. Pour alléger les problèmes existant les Missions salésiennes informent avoir envoyé plus de 60.000 euro en Côte d’Ivoire.

“L’économie du pays a beaucoup souffert de la crise vécue. Les prix des genres alimentaires continuent de croitre et beaucoup de gens ont perdu leur travail. Il y en a beaucoup qui souffrent la faim parce qu’ils ne peuvent pas accéder à la nourriture”, poursuit le père Fernández. “À cela, il faut ajouter la corruption qui s’est établie dans le pays. Il est difficile de faire une gestion administrative, et même de voyager en Côte d’Ivoire, sans ‘un supplément’ d’argent. C’est certainement un phénomène commun en Afrique, mais jusqu’à présent il n’en était pas ainsi en Côte d’Ivoire”.

À Abidjan, la capitale économique du pays, “les choses avancent lentement. Certaines blessures sont en voie de guérison, mais la coexistence est encore difficile parce qu’il y a beaucoup de ressentiment et de désir de vengeance” rapporte le salésien. À Duékoué, “dans la mission salésienne Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus, il y a encore 10.000 réfugiés. Le retour à la maison des évacués est encore très lent, et nombre d’entre eux n’ont pas un endroit où retourner. Et ainsi, ils restent là où ils sont”.

Les Missions salésiennes promeuvent l’éducation et la formation des jeunes pour sortir de la crise. En Côte d’Ivoire, les missions de Abidjan, Korhogo et Duékoué cherchent à poursuivre leur travail avec les enfants des rues, leur offrant une éducation qui les rende citoyens conscients de leurs droits et de leurs devoirs.

Le niveau de l’urgence en Côte d’Ivoire a baissé. “Mais il manque encore la partie qui est peut-être la plus difficile: redresser le pays. Surmonter ce qui s’est produit et tourner le regard vers l’avenir avec espérance” conclue le père Fernández.

Publié le 05/09/2011