(ANS – Alep)– Dans la ville symbole de la guerre en Syrie, Alep, entre affrontements et bombardements continuels, les jeunes de l’oratoire-patronage lancent un appel aux Salésiens et à tous les chrétiens à qui sont épargnées les horreurs de la guerre : « Faites une heure d’adoration eucharistique avec nous, le lundi après-midi, en priant pour la paix en Syrie ». Le P. Georges Fattal, Directeur de la Maison salésienne, se fait le porte-parole de ce message.

par Gian Francesco Romano

Alep est une ville encerclée : on ne peut ni en sortir ni y entrer librement. Bombardements et razzias sont le lot quotidien pour des quartiers entiers de la ville.

« Je viens de visiter des personnes mutilées à la suite d’une bombe tombée sur leur maison, raconte le P. Georges Fattal, le Directeur de la Maison salésienne d’Alep.Certains ont perdu leurs yeux, d’autres leurs mains… Il est dangereux de sortir dans la rue, mais on peut également mourir en restant tranquillement chez soi. »

Heureusement, l’œuvre salésienne se trouve dans un des quartiers les moins frappés par la violence. C’est pour cela aussi qu’elle est très fréquentée par les jeunes qui viennent y chercher un peu de paix et de vie normale. « Cet oratoire-patronage a toujours attiré de nombreux jeunes et a également donné beaucoup de vocations à l’Église et aux Salésiens. Il en vient maintenant d’autres quartiers de la ville également parce que de nombreuses églises ont été détruites. »

L’aide, même matérielle, offerte par la communauté salésienne est sûrement pour quelque chose dans cette popularité de l’oratoire. « Grâce à la Congrégation et à quelques bienfaiteurs, nous pouvons aider les familles des 700 jeunes qui fréquentent le patronage. Il y a quelques jours, j’ai distribué 800 paires de chaussures et, ces jours-ci, comme toujours à la fin du mois, nous distribuons de la nourriture et fournissons un soutien économique, même si, à cause de la guerre, les prix ont augmenté d’une manière astronomique. »

L’engagement des Salésiens est entièrement tourné vers les jeunes : « Nous essayons de nous mettre à leur service, de leur présenter un visage souriant en ces temps de souffrance », explique le Père. Les jeunes reconnaissent cet engagement et sont les premiers à croire que l’on peut résister au découragement. « Demain – vendredi – et samedi, nous monterons un grand spectacle écrit par le P. Pier Jabloyan, SDB, qui parle justement d’une petite lumière d’espérance que l’on peut voir briller au milieu de ces ténèbres. Nous avons demandé aux jeunes s’ils voulaient continuer quand même malgré le risque de bombardements ; et ils ont été les premiers à insister pour continuer. »

Jeunes et Salésiens, ensemble, sont en train de transformer la réalité de la guerre en une opportunité d’approfondissement de la foi.« Nous nous rencontrons le jeudi après-midi avec les étudiants universitaires et nous réfléchissons : "Que t’a apporté de bon cette guerre ?" Car nous sommes convaincus, comme disait saint Paul, que tout concourt au bien pour ceux qui aiment Dieu. »

Dans ce même esprit, le P. Fattal œuvre pour faire vivre aussi aux jeunes d’Alep le Jubilé de la Miséricorde.« Personne n’y pense, mais dans cette situation, nous voulons leur faire vivre le pardon, la miséricorde et leur faire sentir qu’ils font partie de l’Église, une Église qui accueille tous ses enfants. »

C’est pour cela qu’il conclut par cet appel : « Tous les lundis, nous faisons une heure d’adoration eucharistique pour la paix, de 18 à 19 heures. Faites-le avec nous, au même moment, si vous le pouvez, en communion spirituelle : nous croyons en la force de la prière ! »

Publiéle 25/02/2016