Brésil – Walmor Muniz, SDB: une vie dédiée à la formation par la magie |
Japon – Don “Mickey” et la valeur de la surprise |
RMG – Nommé le nouveau Supérieur de la Province France-Belgique sud |
(ANS Paris) – Peut-on être clown et prêtre en même temps ? C’est la question qui s’est posée don Daniel Federspiel, Supérieur de Franc-Belgique Sud, lui qui a fait de ses capacités mimiques et du cirque sa caractéristique particulière et un instrument d’apostolat.
Le jeune Daniel était très timide, mais il prit goût au théâtre. Des rencontres, des circonstances lui ont permis de faire le clown très tôt... Avant de rentrer au noviciat, il a pensé qu'on ne pouvait pas être religieux et clown et il a tout abandonné : la magie, l'humour, l'illusionnisme.
Au noviciat, j'ai mis de côté le clown. Un jour, je tombe par hasard sur un livre où il était écrit : « Les illusionnistes ont un saint patron qui s'appelle saint Jean Bosco. » J'en parle au Maître des novices qui me dit : « C'est dommage d'avoir tout brûlé, tu aurais pu continuer. » J'ai alors recommencé à être clown en l’exerçant parmi les religieux, ou dans les grands rassemblements.
Au jour de mon ordination, je vais voir le cardinal Decourtray, alors Archevêque de Lyon: « Vous continuerez à faire le clown, une fois ordonné ?» me dit-il. Je réponds : « Je ne sais pas. Dites-moi ». Il répond : « Préparons la célébration ». A la célébration, à la grande surprise de tous, il dit : « je t'envoie comme clown parmi les prêtres et comme prêtre parmi les clowns. »
A cette époque, je faisais le clown mais je ne l'étais pas. Je me suis dit alors : Il faut que j'apprenne. Mais comment ? Je suis envoyé à la communauté de Nice. Un salésien m'invite à m’inscrire à un cercle d’illusionnisme. C’est ainsi que j’ai connu Guido Giacomelli, clown de la Piste aux Etoiles, 74 ans, sans enfants, qui avait perdu son partenaire mort d'un cancer. Il me propose de m'apprendre à être clown. Pendant 6 ans, j'ai été initié. Il m'a appris à regarder le monde comme un clown. On ne fait pas le clown, on devient le clown. Le clown est une figure de l'Evangile. Etre clown, c'est une manière d'absorber ce qui est dans le monde, de l'assimiler et de le transformer en joie. Il y a quelque chose du Christ là, un peu comme porter la souffrance des autres pour la transformer peu à peu en résurrection, en joie.
On fait de ce qui est faible, délicat, pauvre, une poésie, quelque chose de beau. Là où d'autres se sentent en difficultés, en échec... le clown voit une espérance.
La magie : NON ! Car la magie fait croire que le magicien a un pouvoir. Vous voyez le magicien couper une femme en deux ! Par contre l'Illusion s'approche peut être de la foi en Dieu en ce qu'elle fait voir ce qui paraît vrai et en même temps la vérité ne se dévoile pas comme ça. Elle reste cachée. L'illusion se rapproche de la foi dans le sens que quand on croit avoir découvert qui est Dieu, Il est toujours au-delà de ce qu'on a compris, différent encore...
Sur le site de la revue salésienne ‘Don Bosco Aujourd’hui’ est disponible, en français, une version plus développée de l’article.
Publié le 13/03/2014