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22/9/2014 - Syrie – «N’y a-t-il plus d’espoir? »
Photo Service-SYRIE – «N’Y A-T-IL PLUS D’ESPOIR? »

(ANS - Damas) - En Syrie, désormais, après trois ans de conflit armé, jeunes et adultes son résignés et ont beaucoup perdu de leur espérance et de leur confiance, mais ils n'ont pas perdu la foi, même si elle est éprouvée. Il est très difficile d'aller de l'avant car il est presque impossible de prédire la fin de la guerre et surtout de comprendre ce qui va se passer après, et combien de temps il faudra pour tout reconstruire. Et, comme si cela ne suffisait pas, il sévit une grande peur des extrémistes islamistes et de ce qui pourrait arriver.

par le P. Munir El Rai, SDB, Provincial du Moyen-Orient

C'est pour cette raison que de très nombreuses personnes, sans distinction de religion, émigrent. Le pourcentage de chrétiens qui sont partis est très élevé et ce phénomène a découragé les gens qui ont décidé de rester. (...)

Nous ne devons pas oublier non plus tout ce qui se passe autour de la Syrie. Que l’on pense à la situation des chrétiens en Irak, ou à ce qui se passe au Liban. Le problème de l'émigration est un drame qu'il faut connaître et que tous doivent affronter, à commencer par la Communauté Internationale et les Nations Unies, qui devraient aider à résoudre cette grande catastrophe.

Il est difficile de continuer à garder espoir, mais il y a des signes positifs qui indiquent que les gens qui restent en Syrie s’appuient sur leur grand courage. La vie continue : on se marie, on organise des fêtes ; les jeunes continuent à aller à l'école et à l'université; et ceux qui le peuvent se trouvent un nouveau travail, ne serait-ce qu'un petit emploi, un emploi humble. Il y a un fort esprit d'adaptation et chaque occasion est bonne pour faire la fête. Ceux qui restent n'ont aucune crainte de s'impliquer; mais jusqu'à quand cette force de volonté va-t-elle durer?

Salésiens de Kafroun

Mercredi 2 Juillet 2014, je suis arrivé en Syrie en venant du Liban et j'ai tout de suite visité la communauté de Kafroun. (...) La communauté accueille les personnes déplacées provenant principalement de la Famille Salésienne d'Alep: ce sont pour la plupart des membres des familles de Salésiens Coopérateurs, ou de Religieux Salésiens ou encore de quelques collaborateurs des Salésiens.

La maison est merveilleusement dirigée par un seul missionnaire italien, le Père Luciano Buratti, qui peut compter sur l'aide précieuse des Coopérateurs Salésiens, tous des laïcs, qui exercent des activités à l'Oratoire-Centre de Jeunes. Pour la première fois, dans la Province Salésienne du Moyen-Orient (MOR), l'administration de la maison a été confiée à un économe laïc, M. Johnny Ghazi.

Lors de ma visite, j'ai eu le plaisir de participer aux activités de l'oratoire-centre de jeunes et, en particulier, au début du "Patronage d'Été" ["Un Été pour les Jeunes"], avec la participation d'environ 350 jeunes, dont beaucoup appartiennent à des familles de réfugiés. La zone de Kafroun est l'une des plus tranquilles de la Syrie. Pour cette raison, de nombreuses familles venant de Homs, Damas et Alep sont venus vivre dans cette vallée.

Ils m'ont demandé d'inaugurer les activités et de faire un discours d'ouverture. J’ai voulu parler aux jeunes de la vraie joie, celle qui vient du cœur grâce à notre rencontre avec le Christ. Je leur ai dit que dans des situations de grande souffrance, nous devons avoir confiance dans le Christ qui nous procure sûrement du réconfort.

À l'oratoire, on a également ouvert des cours de préparation au collège et aux épreuves du baccalauréat. Les Salésiens ont réussi à impliquer un bon nombre de professeurs pour donner des cours aux jeunes.

Nous devons remercier la Providence qui, à travers de nombreux bienfaiteurs, nous a aidés, ces deux dernières années, à accueillir et à héberger gratuitement une cinquantaine de familles. Nous devons aussi remercier les nombreux collaborateurs qui nous ont aidés et soutenus pour faire fonctionner l'oratoire.

Salésiens d'Alep

Samedi 5 Juillet 2014, accompagné d'une famille, je suis allé en voiture pour rejoindre Alep. Nous avons parcouru une route relativement sûre, mais qui m'a permis de voir la grande destruction causée par cette longue guerre. J'ai pensé à tous ces gens qui ont combattu, qui ont souffert et qui sont morts. J'ai vu un peu partout les signes d'une guerre cruelle. J'ai vu des villages absolument vides, des maisons délabrées ou complètement détruites. La destruction fait pleurer votre coeur et la brutalité de la guerre a profondément affecté la vie quotidienne des gens. (...)

On voit clairement que dans les villes règne le chaos, et l'on comprend très bien qu'Alep a été l'une des villes les plus touchées par le conflit.

Il est toujours très émouvant pour moi d'arriver au Centre Salésien où je suis né, où j'ai grandi et vécu comme Salésien. J'ai été fort heureux de voir les Salésiens, les enfants et les jeunes. J'ai été accueilli très chaleureusement par tous. Nous avons chanté, nous nous sommes réjouis et nous nous sommes embrassés. Le Centre Salésien est une véritable oasis de paix et d'espoir! Avant d'aller dormir, j'ai été frappé par la petite pancarte fixée sur la porte de ma chambre. On pouvait y lire: « Bienvenue à Alep qui résiste en dépit d'être considérée comme l'un des villes les plus dangereuses au monde. »

Le dimanche matin, j'ai célébré une messe à la mémoire de Jacques, un garçon de 11 ans, mort alors qu'il venait chez nous pour le catéchisme, en Janvier 2014.

Pendant mon séjour à Alep, j'ai essayé de visiter différents quartiers de la ville et je n'ai vu que destruction et douleur. La vie quotidienne est caractérisée par les combats et le manque d'électricité et d'eau. Nous avons essayé de pallier le manque d'eau en creusant des puits, mais une partie de la population a été malade parce que l'eau est polluée. Dans certains cas, vous pouvez acheter de l'eau de très mauvaise qualité à des prix très élevés, ce qui fait beaucoup souffrir les gens.

Chaque famille a un parent blessé, mort ou enlevé. Les jeunes n'en peuvent plus et voudraient partir, prêts à aller n'importe où. Ils ont perdu espoir. Au cours de ces deux dernières années, ils n'ont jamais quitté la ville et vivent tous les jours avec la mort; ils sortent de la maison sans savoir s'ils pourront y revenir à cause des explosions continues. Les gens sont fatigués, stressés et déprimés.

C'est pourquoi beaucoup d'entre eux ont quitté Alep pour s'établir dans d'autres régions ou émigrer à l'étranger.

Les Salésiens, avec l'Église locale et toutes les personnes de bonne volonté non chrétiennes font de véritables miracles pour venir en aide à la population par tous les moyens. Au "Patronage d'Été" se sont inscrits plus de 600 enfants et jeunes. (...) Le Directeur, le P. Georges Fattal, avec le P. Simon Zakarian et le diacre Pierre qui les a aidés pendant l'été, ont donné un magnifique témoignage de générosité, d'amour et de dévouement pour les jeunes.

J'ai vécu une belle rencontre avec les animateurs qui, malgré les difficultés de toutes sortes, donnent gratuitement de leur temps pour être avec les enfants et leur transmettre de la joie et un peu de sérénité. J'ai aussi rencontré les Salésiens Coopérateurs qui sont indispensables; et j'ai enfin réussi à rencontrer individuellement certaines familles et certains jeunes. Il est très important d'écouter leurs souffrances car ils ont besoin de partager spirituellement et humainement ce qu'ils éprouvent.

Mais le Seigneur nous a bénis et nous a donné une nouvelle vocation [un candidat à la vie salésienne], la seule de toute la Province Salésienne du Moyen-Orient (MOR) et qui nous vient d'un lieu de grande souffrance.

Salésiens de Damas

(...) En arrivant à la maison de Damas, j'ai eu la joie de rencontrer les confrères: le Directeur, le P. Alejandro León, son Vicaire, le P. Munir Hanasci et le P. Felice Cantele. Tous les trois ont été aidés par le pré-novice syrien Mehràn, originaire de la Mésopotamie et qui, cette année, va faire son noviciat à Genzano di Roma (Italie).

J'ai eu le plaisir de participer aux activités du "Patronage d'Été" qui a accueilli plus de 350 enfants et jeunes provenant de quartiers assez éloignés du Centre. C'était agréable de voir que tous ces jeunes ont voulu venir participer aux activités. Et pourtant ils risquaient gros en raison des multiples postes de contrôle sur la route. Pour les aider, les Salésiens vont les chercher et les ramènent à la maison en car; ils leur fournissent, en outre, au moins un repas au Centre. (...)

Nous avons célébré une messe dans la cour parce que l'église était trop petite pour contenir tous ceux qui étaient présents; et nous l'avons terminée par une procession et l'exposition du Saint-Sacrement à qui nous avons confié la paix en Syrie. J'ai discuté avec les jeunes de ce qui se passe dans leur pays et comment la Syrie a été frappée par le Malin. Aucun d'entre eux ne réussissait à accepter qu'il fût possible d'en arriver à tant d'atrocités.

J'ai ensuite rencontré les deux communautés des Sœurs Salésiennes qui dirigent une école et gèrent l'hôpital italien de Damas.

Ici aussi, comme à Kafroun et à Alep, les Salésiens mènent des actions de soutien socio-économique pour certaines familles. (...) Ils ont réussi à organiser un merveilleux camp et ont emmené les enfants et les jeunes dans notre Centre d'Accueil de Maarra; ils y ont passé plusieurs jours ensemble dans une atmosphère fraternelle et dans la paix.

De Damas, je suis revenu au Liban pour visiter et rencontrer nos confrères salésiens à Al Houssoun où nous avons un oratoire-centre de jeunes et à Al Fidàr où nous avons une école technique. Dans cette communauté aussi, les Salésiens, avec des Coopérateurs, apportent réconfort et assistance aux réfugiés syriens qui vivent dans des situations difficiles mais qui savent pouvoir compter sur un soutien spirituel et socio-économique.

Conclusion

Ce qui se passe actuellement en Syrie est très complexe, car interviennent différentes composantes et puissances intérieures et extérieures; et il est difficile de savoir quelle sera la solution à tout cela. À ce jour, il n'y a aucun signe qui fasse percevoir la volonté de parvenir à une paix durable. Il y a beaucoup d'intérêts en jeu et ce sont les gens ordinaires, les enfants et les jeunes – et particulièrement aussi les minorités chrétiennes – qui en font les frais. (...)

Voilà pourquoi nous demandons au Seigneur de nous donner la vraie paix et de purifier le cœur des hommes, afin qu'ils puissent en comprendre le sens et aspirer à une coexistence la plus pacifique possible. Que le Seigneur donne force, courage et constance à nos frères et sœurs chrétiens en ces moments dramatiques de notre histoire, et à tout le peuple de "notre Syrie bien-aimée".

Texte français établi par le P. Placide Carava, SDB

Publié le 22/09/2014

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