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3/4/2012 - France - PE : Un regard sur les jeunes français d’aujourd’hui
Photo Service-FRANCE - PE : UN REGARD SUR LES JEUNES FRANÇAIS D’AUJOURD’HUI

Aujourd'hui, on parle de crise. Mais voilà quarante ans qu'on en parle. Une crise qui dure, ce n'est pas une crise, mais une mutation. Jean-Marie Petitclerc nous offre un cadre qui réclame des interventions immédiates.

Tous les auteurs, qu’ils soient sociologues ou journalistes, en conviennent. La Jeunesse, avec un grand J, n’existe pas. « La jeunesse n’est qu’un mot », comme l’affirmait Pierre Bourdieu dans « ses questions de sociologie ». Et ce mot est piégé : il fonctionne comme un fourre-tout, commode mais trompeur.

Les jeunes sont très diversifiés, et le risque est grand de parler de la Jeunesse à partir des jeunes que nous rencontrons. C’est aujourd’hui un risque majeur pour l’Eglise de France. Elle a tendance à parler de la jeunesse à partir des jeunes qui ont participé aux JMJ de Madrid. Mais une enquête sociologique, réalisée par l’hebdomadaire La Vie, montre qu’il s’agit essentiellement de jeunes issus de milieux favorisés, et dont la grande majorité compte parmi la petite minorité qui va à la messe de manière régulière ! Ces jeunes sont loin d’être représentatifs de la jeunesse de France !
Les jeunes sont bien différents entre eux … mais ils ont en commun de vivre le passage de l’âge de l’enfance à l’âge adulte, dans le contexte de notre société actuelle. On parle aujourd’hui de crise. Mais voici plus de quarante ans qu’on parle de crise. Une crise qui dure, ce n’est pas une crise, c’est une mutation. Vivre sa jeunesse dans un tel contexte n’est pas chose facile. Ce ne sont pas les jeunes qui brusquement ont changé, c’est le contexte dans lequel ils vivent et la manière dont les adultes les accompagnent.

Le primat de l’affectif sur l’institutionnel
Ce qui fonctionne aujourd’hui, ce sont soient les petits groupes de 4 ou 5 - parce que dans de tels petits groupes, on camoufle ce qui est différent, et on conforte son « moi je » - soient les groupes de 1 000, 2 000, 10 000… Alors là, il suffit de placer au centre une bonne vedette, et se diffuse une grande chaleur fusionnelle de 10 000 « moi je » qui vibrent ensemble. Par contre, le groupe de 15-30, où l’on est obligé de se confronter à la différence de l’autre, de se répartir des rôles, constitue une expérience plus difficile à vivre.
Ce primat de l’affectif génère une difficulté pour le jeune d’aujourd’hui de reconnaître le rôle positif des diverses institutions.
De plus, le rapport à l’autorité est de moins en moins statutaire ; l’autorité liée à une fonction institutionnelle est aujourd’hui contestée par bon nombre de jeunes ; elle est de plus en plus relationnelle, liée à la qualité de la relation adulte/jeune.

Le primat de la culture de l’entre-jeunes sur l’intergénérationnel
Une grande difficulté des jeunes d’aujourd’hui réside dans le fait que tous les jeunes circulent dans trois lieux : la famille, l’école et la cité. Chacun de ces lieux est marqué par une culture : la culture familiale, imprégnée des traditions d’origine, la culture scolaire, imprégnée de la tradition républicaine et la culture de la cité, qui est fondamentalement devenue une culture de l’entre-pairs, autrement dit de l’entre-jeunes, les adultes ayant un peu déserté l’espace public.
Une grande évolution réside, aujourd’hui, dans le fait que cette culture de l’entre-pairs a tendance à devenir de plus en plus prégnante. Elle  a tendance à envahir l’école, (surtout lorsque celle-ci est située au cœur du quartier), et à renvoyer la famille à la marge. Les parents arrivent tant bien que mal à gérer l’espace familial, mais sont de moins en moins à l’aise pour intervenir dans les autres champs de vie de leur enfant, tant ils se sentent décalés face aux codes de communication utilisés, si différents des leurs.
Le développement de l’Internet favorise un tel primat. Des jeunes qui, physiquement sont dans la sphère familiale, mais qui, mentalement, peuvent rester dans la sphère de l’entre-pairs, avec lesquels ils ne cessent de communiquer via les réseaux sociaux (twitter, facebook).
Enfermés dans ces codes de l’entre-pairs, les jeunes ont alors de plus en plus de mal à intégrer le monde du travail. Et le plus grand obstacle que rencontrent aujourd’hui les jeunes dans l’insertion dans le monde de l’entreprise réside parfois moins dans leur absence de qualification, que dans l’écart de comportement entre celui véhiculé dans la cité et celui attendu dans l’entreprise.
 
Le primat de l’instant sur la durée
La raison principale du mal-être de la jeunesse française réside dans le regard négatif que les adultes portent sur demain. Un tel climat engendre chez les jeunes français une crise de confiance en l’avenir, qui possède de grandes incidences sur leurs comportements dans le présent. Nous assistons chez eux à un développement des conduites de l’instant, de ce « tout, tout de suite » qui caractérise tant de discours et de comportements adolescents et qui est si générateur de violence.
Une société qui ne permet pas à une frange importante de sa jeunesse de se projeter dans l’avenir est une société qui, en quelque sorte, fabrique de la délinquance !
Cette perte de confiance dans l’avenir est également synonyme d’une montée de la déprime, qui est la pathologie la plus fréquemment rencontrée chez les adolescents d’aujourd’hui. Nous savons combien le problème du suicide est devenu préoccupant en France qui compte parmi les cinq pays occidentaux où le taux est le plus élevé chez les jeunes.
Le problème du suicide des jeunes devient crucial. D’autant que bon nombre d’adolescents, même s’ils ne passent pas à l’acte, sont habités par des idées suicidaires. Une enquête de l’INSERM, menée auprès d’une population âgée de 15 à 19 ans, montrait que plus de 10% des adolescents interrogés étaient habités par des idées suicidaires.

Tel est l’état moral de notre jeunesse. Il est grand temps aujourd’hui en France de prendre la mesure du problème.

Jean-Marie PETITCLERC, sdb

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