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17/6/2011 - INTERVIEW SUR LA “FIDÉLITÉ À LA VOCATION”
Photo Service-INTERVIEW SUR LA “FIDÉLITÉ À LA VOCATION”

réalisée auprès du Conseiller général pour la formation

à propos des Orientations présentées dans ACG 410

 

  

 

1. Au cours de la période des six années 2002-2008, la Congrégation a réfléchi d’une façon spéciale sur la fragilité de la vocation ; à présent elle est invitée à approfondir le thème de la fidélité à la vocation. Y a-t-il un lien entre la fragilité de la vocation et la fidélité à la vocation ? 

 

   La fragilité et la fidélité représentent les deux faces de la même médaille. D’un côté, surmonter la fragilité vise à renforcer le choix effectué pour la vocation, en approfondissant au cours des premières années de la formation le sens et les motivations de la vocation. De l’autre côté, la fidélité présuppose la maturation de la vocation, qui maintient vive la conscience des interventions de Dieu dans l’histoire personnelle de l’individu et soutient l’engagement de la réponse généreuse et créative donnée à l’appel de Dieu. C’est ainsi que l’on pose les bases pour vivre pleinement sa propre vocation. 

 

 

2. Parlons tout d’abord de la fragilité. L’expérience de ces dernières années écoulées a-t-elle aidé les Provinces à mieux comprendre cette réalité et donc à s’engager pour la surmonter ? 

 

   La fragilité de la vocation est une question encore actuelle et ouverte ; elle demande à être continuellement surveillée et abordée. De nos jours nous avons acquis une nouvelle conscience et une compréhension plus approfondie de ce qu’elle signifie ; cela aide à mieux affronter ses défis et à déterminer les solutions les plus appropriées pour la surmonter. Nous nous sommes également aperçus que la fragilité présente trois visages différents et complémentaires, qui demandent des réponses spécifiques. 

 

 

3. Quels sont ces trois visages de la fragilité ? 

 

   Il existe tout d’abord la fragilité psychologique. Les jeunes d’aujourd’hui sont généralement ouverts, disponibles et généreux ; ils accordent plus d’attention aux aspects relationnels et moins aux aspects institutionnels ; ils recherchent des relations sincères et authentiques. Dans le même temps leurs identités n’apparaissent pas de façon bien marquées ; parfois ils présentent de la vie une vision narcissique qui fait référence à eux-mêmes ; ils ont un sens aigu de la liberté individuelle ; ils ont tendance à agir selon leurs propres émotions ; ils sont attirés par de grands idéaux, mais privilégient la satisfaction de leurs besoins personnels, spécialement ceux qui sont d’ordre affectif ; ils ont peur de s’engager à long terme. Cette situation qui les concerne est appelée fragilité psychologique ; elle caractérise, même si c’est avec des modalités diverses, les jeunes du monde tout entier. Et donc, comme “ces jeunes” sont ceux que Dieu appelle à la vie consacrée salésienne, avec leurs valeurs et leurs faiblesses, désormais il faut absolument que les formateurs tiennent compte et aient une connaissance d’une telle situation pour partir d’elle en vue des chemins de croissance et de formation. 

   Il y a, en outre, la fragilité de la vocation. On la rencontre dès les premiers pas de l’expérience de formation. Souvent il arrive que l’on commence le chemin de formation sans avoir effectué un vrai choix de vocation ; souvent le discernement demeure longtemps ouvert sur tous les choix et aucun processus d’identification et de maturation de la vocation n’est amorcé. Parfois on ne prête pas suffisamment attention aux motivations, conscientes et inconscientes, de la vocation, ni à leur purification et à leur affermissement. Quelquefois on ne connaît pas et l’on n’applique pas d’une manière appropriée les critères pour le discernement des vocations. D’autres fois encore est insuffisante l’attention à la formation humaine et à la vie de foi des candidats ; il arrive aussi qu’ils ne soient pas aidés à comprendre dès le commencement le sens de la vocation consacrée salésienne en tant qu’appel de Dieu et non principalement en tant que choix personnel. C’est pourquoi, dans la pratique, doit toujours être accordée la place centrale à la vision théologique et à l’expérience de la vocation consacrée. 

   On note enfin la fragilité de la formation. On la rencontre quand les chemins de formation sont faibles, quand les équipes des formateurs sont inconsistantes et peu préparées, quand la méthode de formation est inadaptée. Il arrive parfois que le processus de formation se réduise essentiellement à l’aspect intellectuel et que l’on ne donne pas une importance suffisante au travail à effectuer dans le domaine profond de celui qui est à former ; dans ce cas on ne parvient pas à personnaliser la formation : la personne n’assume pas alors la responsabilité de sa formation, est peu disponible pour un véritable accompagnement personnel, surtout spirituel, a tendance à vivre le processus de formation comme un moyen de se conformer au milieu et non de chercher à ressembler au Seigneur Jésus et à reproduire son style de vie. Quand il y a la fragilité de la formation, on ne peut vaincre ni la fragilité psychologique ni la fragilité de la vocation ; la surmonter est donc une condition préliminaire à tout engagement pour vivre en plénitude la vocation. 

 

 

4. Parlons maintenant de la fidélité à la vocation. Pourquoi a-t-on senti la nécessité d’offrir des réflexions et des orientations sur la fidélité ? 

 

   Je crois qu’il y a deux motivations fondamentales. Tout d’abord ces orientations entendent aider chaque confrère à vivre en plénitude et dans la joie la vocation à la vie consacrée salésienne, avec la conscience qu’elle est certes un don que Dieu lui accorde pour le salut, la sainteté et la joie de sa personne, mais qu’elle est surtout un don que Dieu lui fait pour le bien des jeunes et de l’Eglise. Cela signifie que la vocation à la vie consacrée salésienne doit être vécue par lui de manière à rendre témoignage au Christ, à l’Eglise et à l’Evangile. En second lieu ces réflexions entendent encourager et soutenir les confrères à être fidèles aux engagements pris dans la profession religieuse et l’ordination presbytérale. Il est connu que de nos jours, en n’importe quel état de vie, il n’est pas facile de vivre la fidélité ; ce sont les importants changements socioculturels actuels, mais aussi les faiblesses de la vie de foi et de la proposition de vie consacrée qui mettent en danger la fidélité. Ces réflexions visent à renforcer la conviction qu’avec la grâce de Dieu il est possible d’être fidèle même aujourd’hui, et à offrir des suggestions pour vivre la fidélité avec joie. 

 

 

5. A qui sont adressées ces orientations ? 

 

   Ces orientations ont été adressées tout d’abord à tout salésien qui a pris l’engagement de la profession religieuse, temporaire ou perpétuelle, et pour quelques-uns aussi celui de l’ordination presbytérale. La formation, initiale ou permanente, doit poser les bases et doit apporter une aide pour la fidélité. Chacun doit se sentir responsable, individuellement et communautairement, non seulement pour sa propre fidélité personnelle, mais aussi pour la fidélité des autres. Ces orientations concernent aussi les formateurs et les communautés de formation, en  tant que leur travail a une grande influence sur l’identification de la vocation et sur la fidélité de la réponse. Elles sont adressées enfin au Provincial avec son conseil, à la Commission provinciale pour la formation, aux Directeurs de la Province, parce que la fidélité créative et joyeuse de ses membres dépend de sa “culture”, de sa mentalité et de son style de vie ainsi que de l’impact de son œuvre d’animation et de gouvernement. 

 

 

6. Quel est le message fondamental que l’on entend communiquer à tous les confrères ? 

 

   Le message fondamental que l’on veut communiquer aux confrères est que la vocation à la vie consacrée salésienne n’est pas d’abord un choix personnel de vie, mais est le dessein de Dieu sur chacun en raison d’un amour de prédilection. S’il était question en premier lieu d’un choix personnel, la vocation pourrait être modifiée quand on ne la trouverait plus à son goût personnel. Comme, au contraire, la vocation est un projet de Dieu, et, qui plus est, comme Dieu devient dans la profession religieuse le partenaire de la vie de chacun, il ne s’agit pas de se demander combien de temps va durer notre force, mais combien de temps va durer la Sienne, et la Sienne dure à jamais. Il revient alors à chacun de collaborer avec la grâce de Dieu, qui sera toujours suffisante et ne fera jamais défaut, en cherchant à vivre la fidélité jour après jour. Il faudra pour cela placer au centre de la fidélité une solide théologie de la vocation, capable d’aider à en vivre une forte expérience spirituelle et apostolique. 

 

 

7. Au cours de cette période des six années 2008-2014, l’attention a été particulièrement accentuée sur la discipline religieuse. Y a-t-il un lien entre la discipline religieuse et la fidélité à la vocation ?  

 

   Tous, nous avons l’expérience quotidienne que la fidélité ne peut être conservée et vécue que par une lutte constante contre les propres faiblesses personnelles et par un engagement continuel, parfois héroïque, contre les tentations et les fléchissements. La fidélité demande le combat spirituel ; ce combat est précisément la discipline religieuse, c’est-à-dire l’ascèse constante pour être d’authentiques disciples de Jésus. Nous pourrions dire que la fidélité à la vocation est la mystique de la vocation, tandis que la discipline religieuse en présente l’aspect ascétique. Même en ce cas la mystique et l’ascèse doivent être cultivées ensemble. En effet, la discipline religieuse est intrinsèquement jointe à la fidélité à la vocation, au point que manquer à la discipline religieuse porte immanquablement à la diminution de la fidélité à la vocation et que la discipline religieuse sans la fidélité risque de se réduire à un observance formelle sans “esprit et vie”. 

 

 

8. Comment la préparation et la célébration du bicentenaire de la naissance de Don Bosco favoriseront-elles la redécouverte de notre identité charismatique et donc de notre fidélité à la vocation ? 

 

   Dans la mesure où nous nous approchons davantage de Don Bosco fondateur et où nous sommes davantage unis à lui, en le connaissant, en l’estimant, en l’aimant, en l’imitant et en l’invoquant, mieux nous approfondissons le don de la vocation consacrée salésienne, que nous voyons réalisée en lui, mieux nous apprécions ce don, mieux nous sentons de la reconnaissance pour lui. Tous ces éléments – la connaissance, l’estime, l’appréciation, l’amour, la reconnaissance – sont des facteurs puissants qui poussent à la fidélité. Chacun de nos engagements pour connaître l’histoire, la pédagogie, la spiritualité de Don Bosco et pour assumer sa mission avec et pour les jeunes, nous porte à nous identifier de plus en plus à lui et à vivre avec dévouement, générosité et enthousiasme notre vocation. 

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