(ANS – Rome) – Alors que les dynamiques et les laboratoires du cours d’orientation pour les nouveaux missionnaires se poursuivent, les interviews font ressortir des histoires toujours nouvelles et intéressantes. Aujourd'hui, c’est le tour du père David Tulimelli, un indien converti au catholicisme, déjà ordonné prêtre et ayant fait 6 ans de mission au Soudan, où il retournera au terme du cours.
 
Avant de devenir chrétien, tu étais de religion hindouiste. Était-ce difficile découvrir l’appel à devenir catholique et ensuite prêtre?
En vérité pas beaucoup, parce que mes parents étaient déjà devenus catholiques, avant moi; maintenant, dans ma famille nous sommes tous catholiques, y compris mes frères. C’était par contre un peu plus difficile de commencer le chemin pour le sacerdoce. J’ai rencontré les salésiens pour la première fois quand j’étais à l’école primaire à Nuzvid, dans l’Andra Pradesh, parce qu’ils administraient le Séminaire diocésain régional qui était en face. Je leur ai dit que je voulais devenir prêtre et ils m’ont dit qu’ils m’auraient accompagné et suivi pour quelques temps. Ils l’ont fait pour presque 2 ans, puis ils m’ont proposé de sonder ma vocation dans leur aspirantat.

Tu as déjà passé 6 ans comme missionnaire au Soudan. Dans ton expérience, quelles sont les qualités les plus nécessaires?
Quand je suis arrivé au Soudan, la première chose que le père Ernesto de Gasperi, un missionnaire salésien qui travaille là-bas, m’a dit, c’était: “Accepte tout le monde et ne juge personne”. Et avant même de partir, alors que j’attendais encore le visa pour le Soudan, j’ai rencontré à nouveau le premier salésien que j’avais connu, le père Johann Lens, mon père spirituel pendant les phases de discernement vocationnel. Eh bien, en cette occasion je lui ai demandé des conseils sur comment être un bon missionnaire et il m’a dit trois choses: “Pense bien de tout le monde, parle bien de tout le monde, fais du bien à tout le monde”. Cela est devenu ma devise.

Et aussi, une autre chose très importante, c’est la présence. Être au milieu des gens les rendra heureux; c’est une chose que j’ai appris par l’expérience. Quand j’étais au Soudan, il y avait beaucoup de problèmes, les gens venaient te demander beaucoup de choses, ils n’avaient pas de quoi manger… mais la simple présence parmi eux d’un salésien missionnaire, les tranquillisait et leur donnait de la joie.

À quoi sert ce cours d’orientation?
C’est moi qui en ai ressenti le besoin, parce que quand je suis allé de l’Inde au Soudan je n’ai pas eu une pareille opportunité pour m’ouvrir aux cultures. Au Soudan travaillent des gens de nombreux pays et je n’avais pas de préparation adéquate pour rencontrer des mentalités différentes. Mais après ce cours, je penserai d’une manière différente; par exemple, avant je croyais que l’anglais était une langue supérieure, mais ici au cours j’ai rencontré beaucoup de langues! Cela me rend bien plus ouvert aux autres cultures.

Pourquoi t’es-tu offert d’aller en mission “ad gentes” au lieu de remplir ton ministère parmi les jeunes indiens?
C’est une question que je me suis posé aussi, déjà en l’an 2000. Ce n’était pas une décision que j’ai pris facilement. Mais en regardant le père Lens, qui était venu de la Belgique et était missionnaire depuis 60 ans, j’ai pensé que je voulais être comme lui. Une fois je lui ai demandé aussi pourquoi avait-il décidé d’être missionnaire, et il m’a répondu: “J’ai été envoyé”. Et il a touché mon cœur.

Publié le 17/09/2012