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Le père Charles rappelle que l’engagement salésien dans le pays a des racines profondes: les premiers salésiens sont arrivés en 1935, à la demande du Président haïtien, qui les avait vus travailler dans la voisine République Dominicaine et désirait qu’ils conduisent la même œuvre éducative en faveur de la Jeunesse pauvre haïtienne.
Dans le 75ème anniversaire de leur présence à Haïti, les salésiens ont dû affronter plusieurs défis. Si dans le passé le grand problème était constitué par la dictature, aujourd`hui d’autres problèmes rendent difficile le travail salésien. “Je confirme que les défis sont grands. Par exemple: à Haïti, nous avons 9 communautés, dont 6 écoles professionnelles et techniques. Avec les nouveaux défis posés à présent par la mondialisation, comment fournir une formation technique nos jeunes pour répondre aux besoins d’aujourd`hui, quand il n’y a pas de professeurs qualifiés, quand il manque les matériaux et les moyens pour acheter les matériaux et offrir à ces jeunes une éducation de qualité? Les jeunes qui viennent auprès de nous appartiennent à la classe pauvre”. Aujourd`hui les salésiens se retrouvent à devoir distinguer entre misérables et pauvres.
Fortes les implications de la collocation géographique, politique et culturelle de Haïti. “Le problème principal, c’est la collocation géographique du pays. – précise le père Charles – Nous nous trouvons en Amérique centrale, mais nous sommes une ile, avec la voisine République Dominicaine, où l’on parle espagnol. Nous sommes les seuls qui parlons français et qui avons une culture française. Nous sommes donc complètement isolés. Nous sommes d’origine africaine, nous avons été colonisés par les français, et nous sommes entourés de Nord Américains et Latino Américains. Nous ne savons pas en quelle direction aller. Je crois que tout cet ensemble de facteurs influence la situation de Haïti”.
Sur le plan ecclésial, toutefois, le père Charles souligne le soutien de la Congrégation qui dans ses Recteurs Majeurs, le père Viganò, le père Vecchi et aujourd’hui le père Chávez, a toujours manifesté son soutien et son aide.
Le problème de l’éducation ne concerne pas uniquement les écoles salésiennes: le Gouvernement, qui rappelle constamment de ne pas avoir suffisamment de moyens, a tenu un Congrès sur l`éducation qui a fait ressortir la nécessité absolue d’investir dans l’éducation pour changer le destin du pays. La réflexion sur l`éducation a également intéressé les salésiens, qui ont stimulé les institutions à la sensibilité sur le thème de la formation, en identifiant les priorités.
La communauté salésienne à Haïti est désormais bien intégrée dans le pays: des 60 salésiens présents, seuls 2 sont des missionnaires étrangers - un italien et un hollandais. Tous les autres sont haïtiens; et faisant partie de la Région salésienne “Inter-Amérique”, la Quasi-Province haïtienne s’efforce de créer des synergies avec les autres Provinces, présentant la spécificité de ses problèmes et travaillant toujours pour le bien des jeunes de la Région, selon la pensée de Don Bosco.
Publié le 19/01/2010
