(ANS – Rome) – « Les Salésiens ont fait voir dans les actes que, malgré les nombreuses difficultés, seuls le dévouement et l’amour ont pu vaincre l’Ebola, ont pu vaincre la mort, même se celui qui aimait mourait ». C’est ce qu’a dit dans une interview à ANS le P. Nicola Ciarapica, en ces jours à Rome pour la Course des Saints, qui soutient le projet de la Fondation ‘DON BOSCO NEL MONDO’ « Orphelins de l’Ebola », pour l’avenir des jeunes au Liberia dans l’après Ebola.

Comment voyez-vous l’avenir des jeunes au Liberia ?

L’avenir n’était pas tellement brillant avant : très peu d’opportunités dignes d’un travail, d’avoir un salaire pour former une famille et vivre une vie digne. L’avenir reste incertain, préoccupant. On a besoin d’esprit d’initiative, d’être moins passifs dans la manière de vivre. On a besoin de donner formation de base, qualification et professionnalité. Il y a la nécessité de créer plus de possibilités d’emplois. Tout cela pour ne pas rester bloqués par cette situation.

De quelle manière ce projet « Orphelins de l’Ebola » de la Fondation ‘DON BOSCO NEL MONDO’ pourra-t-il aider les jeunes du Liberia ?

Il nous aide parce qu’il implique participation. Nombreux seront ceux qui sont invités à cheminer ensemble, à accompagner les jeunes, les enfants, les adolescents de la mission. Nous voulons créer, avec de petits ruisseaux, un fleuve d’eau pour endiguer l’émergence, pour assurer la nourriture, l’éducation, accès à la santé, pour tous ceux qui, à cause de l’Ebola, ont perdu les parents ou ceux qui les soignaient ; nous voulons aider les fils des filles-mères. Il faut préparer ces jeunes en difficulté, les préparer pour la vie.

Comment est-ce possible vivre le charisme salésien en ces situations d’émergence ?

Les Salésiens, au Liberia et en Sierra Leone, ont reçu de Don Bosco un supplément de courage et de créativité. Nous avons remis à plus tard, en partie, le plan de travail programmé : renvoi des ordinations sacerdotales, de l’année scolaire, des activités de l’oratoire, de la formation des aspirants…tout a été revu. Pratiquement les Salésiens sont purifié leur foi (…) pas tellement dans le sens de « j’ai besoin de Dieu », mais pour manifester notre désir de Lui.

Ne pas faire mourir l’espérance. Alors que les aides n’arrivaient pas, un groupe de 40 animateurs salésiens s’est organisé pour informer, prévenir, distribuer du matériel sanitaire, nourriture aux familles et aux personnes en quarantaine, accueillir les survivants… c’est ainsi qu’on vit l’espérance, certainement quand on dit, « tout n’est pas fini, au contraire, il y en a encore qui croient dans la vie ».

Les Salésiens ont fait voir avec les actes, que malgré les nombreuses difficultés, seuls le dévouement et l’amour ont pu vaincre l’Ebola, ils ont pu vaincre la mort, même si celui qui aimait mourait ! En cette situation d’émergence les Salésiens ont dû réinventer leur action particulière, du moment.

Nous sommes près de l’ouverture de l’Année Sainte. Que signifie-t-il vivre la « Miséricorde » devant une réalité comme l’épidémie de l’Ebola ?

Les paroles « se faire proche, cheminer ensemble, partager les poids, se donner avec amour… » sont des paroles qui devaient devenir toujours davantage ‘vie’. Et apprendre de Dieu qui fait le premier pas, qui veut la vie. Apprendre du Seigneur et de l’Esprit qui donnent le courage pour vaincre la peur, qui donne force, guérit, restore, comme vie qui conduit à la joie… Voilà les éléments qui, pratiquement, nous font vivre la miséricorde.

Publié le 30/10/2015