(ANS – Damas) – Comme toujours dans les guerres, ceux qui paient le prix le plus haut sont les faibles. Cela est démontré, s’il en était encore besoin, par les tragiques événements qui ont eu lieu en ces heures dans le camp des réfugiés de Yarmuk, aux partes de Damas, où 18.000 réfugiés palestiniens, dont 2.500 enfants, sont pris au piège entre le feu de l’armée régulière syrienne et l’avancée des rebelles.

« Au-delà du l’inhumain », c’est ainsi que Cris Gunnes, porte-parole de l’organisation des Nations-Unies pour les réfugiés  palestiniens (UNRWA), a définit  la situation de la population dans le camp de Yarmuk, à la périphérie de Damas. « Il n’y a pas de nourriture, il n’y a pas d’eau il n’y a pas de médicaments… Les gens sont baricadées dans les maisons, et les combats font rage dans les rues. Tout cela doit finir et les civils doivent être évacués ».

De son côté, Pierre Krahenbuhl, Commissaire Général de UNRWA, dans une information au Conseil de Sécurité, a déclaré que les réfugiés dans le camp survivent avec une ration de vivres de 400 calories par jours, moins d’un quart de ce qui serait indispensable, selon l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. Et la dernière distribution de nourriture a eu lieu il y a dix jours, le 29 mars.

Alors que la bataille est arrivée à l’intérieur même de Yarmuk, avec les rebelles qui, selon différentes sources, commettent  des atrocités sur les civils, le Conseil de Sécurité de l’ONU a demandé un couloir humanitaire pour garantir « la protection des civils, l’assistance humanitaire et de sauver les vies ».

Pour cela, diverses organisations non gouvernementales italiennes, dont le ‘Volontariat International pour le Développement’ (VIS), ont invoqué du gouvernement italien une intervention urgente pour soutenir les efforts de l’UNRWA. Le Ministre des Affaires Etrangères, Paolo Gentiloni, après un sommet trilatéral avec les ministres d’Egypte et Algérie, a établit d’allouer 1,5 million d’euros pour les enfants  palestiniens enfermés dans le camp.

Dans une intervention au Conseil des Droits de l’Homme à Genève, le 17 mars dernier, Mgr. Silvano Tommasi, Observateur Permanent du Saint Siège auprès des Nations Unies, avait rappelé la terrible condition des mineurs dans le camp des réfugiées, qui « en plus des immenses tragédies dont ils sont frappés, mettent à risque aussi leur futur à cause  du manque ou de la perte des documents qui leur donnent des droits minimum, du manque d’éducation  et de la séparation de leurs familles. Si la violence ne cesse pas et si on ne reprend pas  un rythme normal d’éducation et de développement, ces enfants risquent de devenir une génération perdue ».

Alors que le Pape François a ajouté hier, au cours de l’Audience Générale : «  Chaque enfant marginalisé, abandonné, qui vit  dans la rue en mendiant et avec toute sorte d’expédients, sans école, sans soins médicaux, c’est un cri qui monte vers Dieu et qui accuse le système que nous avons instauré ».

Publié le 09/04/2015