(ANS – Bangui) – « Le pays est en train de vivre la situation la plus désastreuse depuis son indépendance. D’autres crises ont secoué les fondations de la République Centrafricaine mais jamais au niveau aussi critique qu’aujourd’hui », déclare le P. Manolo Jiménez, missionnaire salésien en Afrique depuis près de 20 ans, et actuellement Supérieur de l’Afrique Tropicale Équatoriale (ATE), dans un témoignage publié sur le site du projet « Espaces de Paix, Écoles de Réconciliation en République Centrafricaine ».

« La République Centrafricaine fait partie de la communauté politique des pays de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) formée de six pays. Aujourd’hui, c’est le pays qui souffre des conditions de vie les plus précaires à cause de l’instabilité politique et de l’insécurité croissante dues au manque de contrôle.

Les deux communautés salésiennes des quartiers de Damala et Galabadja de Bangui sont restées sur place durant toute la période de la crise – commencée avec le coup d’état du 23 mars 2012 – pour parer aux urgences les plus criantes. Pendant plusieurs mois, ces communautés ont reçu dans leurs locaux des dizaines de milliers de réfugiés. Aujourd’hui encore, il y en a plusieurs centaines dans les deux œuvres, même si la plus grande partie d’entre eux sont retournés dans leur maison.

Malgré la présence militaire étrangère qui devrait contribuer à désamorcer les tensions existantes entre les factions opposées, le pays continu à vivre dans l’incertitude. Les communautés salésiennes ont répondu à ce défi par leur présence permanente, sans fuir, malgré les risques évidents que comporte la situation ; elles cherchent à monter des projets pour réaliser des actions permettant d’ouvrir des pistes face au drame que les personnes sont en train de vivre.

Dans ce contexte, nous ne pouvons pas perdre espoir. La voie de la reconstruction de la République Centrafricaine passe par l’éducation de ses enfants et des jeunes. Les Salésiens offrent ici la réponse la plus opportune dans ces circonstances. Avec des générations bien formées et en mesure d’affronter les défis du pays, on ne retombera pas dans des situations chaotiques comme celle que la République Centrafricaine a vécues et continue de vivre.

À travers le projet « Espaces de Paix, Écoles de Réconciliation en République Centrafricaine », les communautés salésiennes entendent assainir l’actuel climat malsain, à travers l’outil le plus efficace et le plus urgent : l’éducation des jeunes. La crise vécue en République Centrafricaine a révélé les énormes carences des jeunes en éducation ; et seul un engagement décisif dans cette direction aidera le pays à sortir du marasme. Le projet prévoit d’optimiser les ressources personnelles et structurelles des écoles gérées par les deux communautés salésiennes pour donner espoir aux jeunes qui ont abandonné les études à cause de la situation critique du pays.

Les ressources mises à disposition pour le projet permettront de contribuer à la normalisation de la vie du pays et à regarder l’avenir avec espérance, sur la base d’une formation solide et prometteuse pour ces jeunes.

Publié le 06/11/2014