(ANS – Valence) – La “Pâque des jeunes” ou “Pâque jeune” est un évènement qui est célébré en Espagne à partir des années 1980. Le père Josep Lluís Burguera, dans le témoignage suivant, raconte l’expérience vécue en célébrant la Pâque 2013 avec les jeunes, sur le thème “Il y avait ta foi”.

Je viens de célébrer la Pâque avec un groupe de 45 adolescents et jeunes du centre des jeunes salésien “Entre Amics” de Valence, et, comme tous les ans où je vis une nouvelle Pâque des jeunes, je me demande pourquoi ce signe authentique de l’Esprit passe inaperçu par l’opinion publique, en général, et par l’Église espagnole même, en particulier.

C’est depuis le début des années 1980 que l’on célèbre ces Pâques des jeunes, dans toutes les zones de la géographie espagnole: elles sont nées souvent dans les centres de jeunes des Congrégations religieuses dédiées aux jeunes, comme la mienne; mais également dans les paroisses et dans les écoles catholiques. L’une des devises pascales de ce type de célébrations, qui était devenue très populaire en ces premières années, c’était “Le Christ vit!”.

Cette année des centaines de Pâques de jeunes ont été célébrées. Les réseaux sociaux rendent témoignage de nombre d’entre elles, au moyen de récits, photos et liens vidéo.

Cette année, la Pâque des jeunes de mon centre était convoquée sous la devise “Il y avait ta foi”, en faisant clairement référence au titre d’un film-documentaire français, “Il était une foi”, récemment sorti dans les cinémas, qui a également été vu et discuté au cours des journées vécues ensemble.

Nous avons invité les garçons et les filles âgés au moins de 17 ans, en particulier les responsables et les animateurs du centre des jeunes. Deux salésiens étaient présents en tout moment, l’un desquels ayant des fonctions de direction; mais l’organisation était à la charge des jeunes mêmes, puisque le rôle de protagonistes des jeunes est essentiel dans notre style pastoral: les jeunes ne sont pas des simples récipients que les plus grands – lisez “prêtres” - doivent remplir par des doctrines, des discours ou des célébrations et dont la réponse attendue est celle d'obéir et répondre aux consignes.

Il y a plusieurs manières de célébrer la Pâque des jeunes: certains groupes quittent leur centre pour la vivre dans une maison d’été ou dans une résidence rurale; d’autres choisissent de le faire en ville, ma seuls, au sein de leur groupe; d’autres encore – et parmi eux le nôtre – décident de la célébrer dans leur centre ou école, participant aux célébrations de la paroisse ou de l’église publique de zone. Ce dernier choix me semble très équilibré puisqu’il ne sépare pas les jeunes des communautés locales et les aide à expérimenter réellement le fait d’appartenir au peuple de Dieu, qui, par définition, accueille les gens de tout âge – même si dans nos églises il y a principalement des personnes âgées.

Notre Pâque des jeunes est commencée les premières heures du Jeudi Saint et s’est terminée peu après la Veillée de Pâque; les participants ont dormi dans le centre des jeunes local, donc ils ont été “dedans” pour deux jours et demi: cela a déjà sa valeur, étant donné la culture des jeunes prépondérante en ce moment, faite de voyages, camps, petite plage et oisiveté.

Deux les évènements spéciaux qui ont eu une importance particulière pour les jeunes: l’adoration devant le mémorial eucharistique, le Jeudi Saint, avant d’aller dormir, et l’adoration de la Croix, le soir du Vendredi Saint, dans une partie du bâtiment scolaire soigneusement préparée pour l’occasion. Tout a été accompli par des expressions et un langage juvéniles, mais sérieux et bien préparés.

Tout le monde sait que nous souffrons à présent d’“un déficit de foi confessée” qui s’aggrave en particulier chez les jeunes, même chez les plus chrétiens de nos milieux, qui ne sont pas du tout habitués à exprimer publiquement leur foi en dehors de quelques moments très spécifiques de l’année. La Pâque des jeunes est comme une grand poussée pour faire resplendir la foi que chacun est en train de vivre, dans son processus personnel, et pour le faire sans refroidissements, avec une profondeur adéquate à leurs capacités, conduisant à la chose la plus importante: faire une expérience personnelle et communautaire de la foi dans Jésus-Christ, le découvrir vivant et présent dans leur vie, et choisir lui, malgré toutes les ombres et les hésitations certainement présentes.

Cela me semble le grand rôle joué par les Pâques des jeunes: une aide au processus personnel de chaque jeune de choisir Jésus-Christ comme référence substantielle de sa vie. Et cela, dans la pratique, n’est aujourd'hui possible que si le jeune découvre qu’il n’est pas seul dans le chemin, mais qu’il y a d’autres jeunes, accompagnés par des chrétiens adultes qui marchent avec eux, précisément comme les disciples d’Emmaüs.

Publié le 16/04/2013