(ANS – Bamako) – Hier a été diffusée l’information que le Premier Ministre du Mali, Cheik Modibo Diarra, a démissionné de sa fonction, après avoir été arrêté par les militaires, qui déjà au mois de mars dernier avaient déposé le Président Amadou Toumani Touré. Un bref compte-rendu sur la situation dans le pays a été diffusé par la Procure missionnaire de Madrid qui est en contact avec Bamako.

“La ville est tranquille. – raconte le père Emilio Hernando, missionnaire salésien espagnol résidant à Bamako – Hier, nous nous sommes levés avec l’information des démissions du Premier Ministre et de tout le gouvernement. Maintenant, nous cherchons tous à Bamako de digérer la nouvelle situation”.

Le Premier Ministre avait prévu le lundi 10 décembre d’aller à Paris pour un contrôle médical. Mais quand tout était prêt, “les militaires ne lui ont pas permis de prendre l’avion et l’ont obligé à rentrer chez lui. Là, quelques soldats l’ont conduit dans la caserne de Kati. À 4h00, Diarra a démissionné – expliquent les missionnaires salésiens – Maintenant nous nous demandons tous ce qui va se passer”, ajoutent-ils.

“Hier nous avons commencé les leçons normalement et les enfants sont venus à l’institut comme toujours. Mais il y a du souci”, raconte le père Hernando. “Le Mali a besoin d’un gouvernement fort qui puisse porter l’ordre dans le nord du pays”, a affirmé le père Hernando. La situation dans le nord, où les extrémistes islamiques ont conquis le territoire, demeure en effet très grave. “Il y a le trafic d’armes, de drogue... et on cherche à imposer la Sharia. Ilo y a quelques jours, nous avons reçu l’information qu’une prison a été ouverte pour les femmes ne portant pas de voile”, racontent les missionnaires.

Entretemps, les missionnaires salésiens au Mali continuent à travailler pour les enfants et les jeunes les plus défavorisés du pays, malgré les temps difficiles.

Publié le 12/12/2012