(ANS – Nairobi) – À l’occasion de la Journée mondiale de lutte au travail des enfants, et en ce mois de juin dédié par l’Organisation de l’Union Africaine à l’enfant africain, nous présentons l’histoire d’abandon et de renaissance de George.
George est le plus grand de trois frères. Sa mère mourut quand il n’avait que trois ans et il n'a même pas de souvenirs d’elle. Il n’a connu que les innombrables belles-mères que son père conduisait à la maison, avec lesquelles il discutait souvent et qui l’on parfois frappé. Même son père avait l’habitude de le frapper, à la moindre erreur, et à la maison sévissait toujours une ambiance de conflit.
Quand il est arrivé à l’âge de 14 ans, il a décidé de quitter la maison. Il l’a fait pour chercher une vie meilleure, mais il s’est retrouvé à vivre et travailler dans les rues. Une vie qui, d’après lui, était quand même mieux que celle qu’il faisait à la maison. “J’avais l’habitude de dormir dans la rue ou dans les vérandas des magasins et me réveiller tôt le matin pour aller chercher quelque chose à manger; je recueillais les canettes de bière hors des bars et je les vendais le soir, ou parfois je portais les bagages aux gens, sinon je mendiais”, raconte-t-il. “Parfois j’arrivais à gagner jusqu’à 500 shillings kényans et si tu sais gérer l’argent d’une manière avisée, tu peux bien t’en tirer”. La nuit, il faisait négociait un peu pour la nourriture, en particulier avec les gardiens des boites qui lui donnaient les restes de plats. Il a vécu de cette manière pour presque 3 mois.
Un jour, en 2008, alors qu’il vagabondait dans la vaste et chaotique Nairobi, George a rencontré un opérateur de l’œuvre salésienne pour les enfants des rues “Don Bosco Boys Town” et y est entré. Dès le début, il a eu l’opportunité de montrer ses talents. Avec un groupe de camarades d’école, il a participé au Festival musical national du Kenya, la plus grande kermesse de talents du pays, et a gagné le premier prix dans la catégorie danse populaire, exécutant une danse populaire Bagisu originaire de l’Ouganda. Il a même rencontré le Chef d’État au cours d’une visite à la Maison présidentielle réservée à 25 écoles de tout le pays, une occasion rare et privilégiée. À présent, il voudrait être chanteur et a trouvé en Tony Nyadundo, célèbre chanteur local, le modèle auquel s’inspirer.
George a du talent dans le chant, la danse, les percussions et également dans la rédaction de textes. “J’ai beaucoup de rêves et je les ai divisés en catégories. Je veux étudier et devenir avocat et en même temps je veux cultiver mon talent et devenir un chanteur célèbre” affirme George, lequel depuis qu’il fréquente le centre Bosco Boys a déjà participé à de nombreux évènements musicaux. Maintenant George rentre chez lui au cours des vacances scolaires, mais puisque l’ambiance est toujours la même, il a fait de grands efforts pour réussir à faire accueillir dans l’œuvre salésienne également l’un de ses frères.
À présent George est en train de suivre la huitième année d’études, même s’il est âgé de 18 ans. Il dit toujours que sa vie a changé en positif depuis qu’il est entré au Bosco Boys, où il a grandi intellectuellement, spirituellement et émotivement; et surtout où il a pu cultiver ses talents.
Publié le 12/06/2012
