(ANS – Bukavu) –Les salésiens missionnaires engagés dans l’œuvre ‘Don Bosco’ à Bukavu, commencée en 2014, racontent à ANS la situation actuelle, les activités, les défis et les espérances pour l’avenir. La communauté est composée par le P. Robert, nouveau prêtre, économe et responsable de l’école; Domingo, salésien coadjuteur, responsable du laboratoire de soudure et de mécanique et le P. Piero, directeur.

Tout est allé très vite. Nous avons juste eu le temps de prendre possession de notre maison et tout de suite nous avons dû penser à organiser l’ouverture de l’année scolaire, fixée  au 7 septembre. Notre centre se trouve sur le territoire de la Commune  de Kadutu, devant la prison centrale et à trois cent mètres de la ‘Place de l’Indépendance’, où on peut rencontrer beaucoup d’enfants de la rue qui exercent leur activité de survivance: laver les autos, porter paquets et bagages, décharger dans le canal les ordures du quartier, voler ou mendier.

La majorité de ces jeunes a un niveau d’instruction très limité, ils ont fréquenté  quelques années d’école primaire puis ils ont abandonné puisque leurs familles  étaient incapables de payer les taxes scolaires. D’autres jeunes, victimes des mêmes conditions, ont trouvé un travail de docker au port de Bukavu.

Nous avons ouvert notre école à ces jeunes, pour leur donner l’opportunité d’apprendre un métier et s’insérer dans le monde du travail. Nous avons commencé avec une centaine d’apprentis, notre centre ne peut pas en prendre davantage. Etant donné que la majorité d’entre eux a abandonné l’école depuis belle lurette pour aller dans la rue, il nous a semblait normal commencer avec l’alphabétisation et le rattrapage scolaire pour mettre à jour leurs connaissances.

Au cours de deux premiers mois les jeunes ont suivi les leçons de français et de calcul, ils ont fait du sport deux fois par semaine, et nous avons pu aussi  préparer un repas, presque tous les jours. Depuis la mi-novembre  nous avons commencé la formation professionnelle : tenant compte de l’espace  et du matériel, nous avons proposé aux jeunes de suivre une formation modulaire de huit mois pour apprendre le métier de menuisier, maçon, mécanicien chauffeur.

Nous ouvrons chaque journée avec le  ‘mot du matin’ – quelques paroles d’encouragement par un confrère ou un animateur – et une brève prière. Nous cherchons de mettre en pratique les trois choses  recommandées par Don Bosco: prière, joie et travail. Malgré l’étroitesse de notre espace, le Centre Don Bosco accueille, quatre après-midi par semaine, une centaine de jeunes de l’école  et des environs pour jouer.

Plus de 50 ‘aspirants’ suivent, une fois par semaine, les leçons de français et une introduction à la vie consacrée salésienne. Certains sont présents à l’oratoire de l’après-midi, d’autres font l’assistance à l’école du matin. Ils ont aussi une journée de retraite chaque mois. Nous espérons de mieux les connaitre, petit à petit, pour les aider à discerner leur vocation. Une douzaine  de jeunes et adultes  suivent un parcours pour devenir Salésiens Coopérateurs, et nous avons invité les Anciens élèves à former leur groupe.

Domingo participe aux activités de l’aumônerie de la prison, un groupe bien organisé de personnes, consacrées et laïques, engagées pour vivre la miséricorde avec les frères prisonniers. Ils demandent aux salésiens de s’engager dans la formation des mineurs – une trentaine pour le moment –situés dans une section séparée de la prison. Le président du tribunal pour mineurs et d’accord et il nous demande d’accueillir les jeunes qui sortent de prison pour qu’ils puissent apprendre un métier chez nous.  

Don Bosco a promit aux salésiens : pain, travail, paradis. Par l’école, le mot du matin, les jeux, les promenades, les repas, l’oratoire, la prière, bref, par notre présence nous voulons  transmettre cet héritage aux jeunes marginalisés. A Bukavu, comme ailleurs, nous les accueillons  comme dans une nouvelle famille, nous leurs apprenons  un métier qui leurs permette de vivre honnêtement, nous cherchons le leurs montrer l’amour miséricordieux du Seigneur. Avec l’aide de confrères, coopérateurs, anciens élèves, aspirants, collaborateurs… Don Bosco Bukavu, jour après jour, cherche son chemin pour construire un avenir avec les jeunes  abandonnés  au bord de la société.

Publié le 23/12/2015