(ANS – Turin) – Avec une salutation en piémontais, comme l’aurait fait Don Bosco dans sa langue maternelle, les jeunes se sont présentés au Pape François dans la rencontre qui leur avait été réservée sur la ‘Piazza Vittorio’ à Turin le dimanche 21 juin au cours de son pèlerinage au St Suaire.
Après Valdocco, d’où il a porté l’image de la rencontre avec le monde salésien aux pieds de la relique du Saint Fondateur, ses réponses aux questions des jeunes ont été une intense catéchèse sur « l’Amour plus grand », le thème de l’ostension du St Suaire.
A partir de l’Evangile de Jean au chap.15, les trois mots qui sont à la base du discours de Jésus à ses disciples sont : amour, vie et amis, « trois paroles qui se croisent et qui s’expliquent l’une l’autre. Afin que la parole ‘amour’ ne se réduise pas à un sentiment de feuilleton TV, « il faut qu’elle s’exprime dans les œuvres plus que dans le paroles. Dieu s’est donné à l’humanité à partir d’un peuple, jusqu’au sacrifice sur la croix de son Fils.
L’amour se communique : « écoute, répond, est capable de dialogue », et il a ajouté un mot impopulaire, mais qu’il a dit avec sincérité : « l’amour est très respectueux des personnes, il ne les utilise pas : l’amour est chaste ».
Partant de l’exemple de l’amour des parents qui, après avoir veillé la nuit sur le fils malade, le matin vont au travail même si avec fatigue, le Pape François a expliqué que l’amour se sacrifie pour les autres. « La croix est le signe de cet amour ». Il a ensuite passé en revue les grandes tragédies du XX siècle qui ont comme dénominateur commun la philosophie de la mise à l’écart de la société des personnes plus faibles et sans défense.
Ei aujourd’hui encore, les 40% des jeunes qui ne trouvent pas de travail dans une ville comme Turin sont victimes de cette philosophie : « ils vivent la honte de ne pas se sentir dignes, ils aboutissent en diverses dépendances, ou ils vont lutter avec les terroristes pour poursuivre un idéal ». Vivre une vie qui ne déçoit pas, « vivre et pas vivoter ». Citant une phrase du bienheureux Pier Giorgio Frassati, le Pape a apprécié l’expérience des jeunes qui vivent l’oratoire ‘en sortie’, qui expérimentent les valeurs comme des bulles de savon. « Réalisez des choses constructives qui rassemblent les personnes, voilà le meilleur remède contre le découragement dans la vie ».
Ce sont des expériences contre-courant de partage, de coordination, de construction. Les chrétiens du XIX siècle ont affronté les pires conditions pour aller de l’avant : ils se rendaient compte de l’expansion de la maçonnerie, des bouffeurs de curés et des démoniaques, ils voyaient l’Eglise bloquée », a dit le Pape. François.
Don Bosco est le signe de la capacité d’aller contre-courant, et avec lui les autres chrétiens héroïques qui sont nés à Turin en ce siècle. « Pensez à ce qu’ont fait les Saints de cette terre, vivez toujours en ’sortie’ pour porter quelques chose. Celui qui s’arrête ne vit pas la vie ».
Publié le 22/06/2015