(ANS – Rome) –Qu’est-ce qui caractérise un évêque salésien ? Quelles illustres figures d’évêques des Fils de Don Bosco peuvent être un modèle pour les prélats salésiens d’aujourd’hui ? En vue de la rencontre des Evêques salésiens sur les lieux de Don Bosco (Turin 21-25 mai), nous avons posé quelques questions au P. Francesco Motto, membre de l’Institut Historique Salésien.

P. Francesco, pouvez-vous nous inique quelques modèles d’Evêques salésiens qui, avec leur apostolat, représentent encore aujourd’hui un modèle de ministère épiscopale et fidélité salésienne?

Il est évident qu’on pourrait en citer plusieurs, soit dans le passé que dans le présent. Cependant je m’arrêterai à trois, en considérant seulement les défunts et leur élection dans des moments historiques divers : Mgr. Giovanni Cagliero (1884), Mgr Luigi Versiglia (1921) et Mgr. Raul Silva Enriquez (1959).

Que pouvons-nous prendre  aujourd’hui de Mgr Cagliero ?

Je dirais qu’il pourrait s’agir , en plus des sa préoccupation de mettre en place les structures religieuses adéquates sur le territoire (la Patagonie en voie de colonisation), de son ouverte disponibilité au service de l’Eglise, partout comme il fallait, exactement comme voulait Don Bosco : il le fit comme médiateur  pour renouer les relations diplomatiques, suspendues, entre le St Siège et le gouvernement argentin ; il le fit comme Visitateur apostolique extraordinaire en diverses diocèses, comme Délégué apostolique et envoyé  extraordinaire dans la République  de Costa Rica et comme Délégué apostolique en Honduras et Nicaragua – toujours préoccupé des bonne relations entre le St Siège et les  gouvernements de n’importe quelle tendance ; et enfin il le fit  comme cardinal-évêque dans le diocèse suburbicaire  de Frascati.

Et de Mgr. Versiglia ?

Ce qui le caractérise parmi les centaines d’évêques salésiens est évidemment le fait qu’il a été reconnu comme évêque martyr (1976), béatifié  (1983) et canonisé (2000). Une sainteté  très actuelle, entre autre, vu qu’on est sur le point  de béatifier un autre évêque martyr, Mgr Romero. La caractéristique du modèle pastoral de Mgr. Versiglia, a été, avant tout, je dirais, sa capacité de bien structurer un diocèse missionnaire, de donner une grande valeur à la formation du personnel catéchétique, qui finalement est celui qui évangélise en première personne, et enfin de vivre comme évêque  les valeurs salésiennes de l’union avec Dieu, le travail et la tempérance.

Et de Mgr Raul  Silva Enriquez ?

Je le dirai l’homme de la ‘ Gaudium  et Spes ‘ (il avait participé au Concile) qui avec la parole, l’exemple et les initiatives concrètes a su porter l’Eglise à travailler pour un service intégral des  gens, à promouvoir le bien commun de  la part de toutes les composantes de la société, à considérer les pauvres comme sujets actifs et conscients de leur promotion  humaine et sociale., Cela dit, dans les situations difficiles où il s’est trouvé, il assuma le rôle de champion dans la défense des Droits Humains, devenant le point de référence, le porte-parole en quelque sorte, des nombreux opposants du régime de Pinochet. Comme bon salésien, il sut tenir toujours ouvert le dialogue avec les autorités, sans jamais, cependant, céder sur les points inaliénables, sur  les « valeurs qu’on ne peut pas négocier » comme dirait le Pape Benoît.

Publié le 27/04/2015