(ANS – Rome) – « Ce sont des hommes et femmes comme nous, nos frères qui cherchent une vie meilleure… affamés, persécutés, blessés, exploités, victimes de guerres ; ils cherchent une vie meilleure : Ils cherchaient le bonheur… Je vous invite à prier, en silence d’abord, puis tous ensemble poue ces frères et sœurs ». C’est ce qu’a dit  hier, dimanche 19 avril, Le Pape François, après le ‘Regina Coeli’, en commentant l’énième tragédie dans la Méditerranée.

Une ‘charrette de la mer’ chargée d’immigrants s’est renversée dans la nuit entre samedi et dimanche à environ 60 miles de la Lybie ; le nombre de victimes est encore incertain, mais on parle de centaines, peut-être même 900.

« J’exprime ma plus profonde douleur devant une telle tragédie et j’assure, pour les victimes et leurs familles,  mon souvenir et prière. J’adresse un appel plein de tristesse pour que la communauté internationale agisse  avec décision et rapidité, afin d’éviter  la répétition de semblables tragédies » - a dit aussi le Pape, renouvelant son avertissement contre cette « globalisation de l’indifférence » qu’il dénonça pour la première fois à Lampedusa, dans la Mer Méditerranée, au cours de son premier voyage apostolique. C’était le 8 juillet 2013, et depuis les victimes ont toujours augmentées, avec environ 1.600 victimes rien que depuis le début de cette année.

A tel point que le P. Mussie Zerai, directeur de l’Agence ‘Habeshia’ pour la Coopération au Développement, spécialisée pour la diffusion de nouvelles et informations sur la condition des migrants, a parlé de « guerre non déclarée de l’Union Européenne, Prix Nobel pour la Paix ».

« Le refus de l’Union Européenne de mettre en chantier un programme équivalent du ‘Mare Nostrum’ (mission de sauvetage en mer des migrants, réalisé par les forces italiennes entre 2013-2014, NdR), est une claire déclaration de guerre contre les migrants et les réfugiés.  Les laisser mourir en mer est une manière passive de combattre une guerre qu’on ne veut pas déclarer ».

Le P. Zerai dénonce  en premier lieu que « ces victimes  sont sur la conscience de ces criminels qui les ont envoyés au massacre », mais il critique aussi la complicité « de la politique et de la finance européenne » qui refuse de mettre au centre la vie humaine, «  au point de faire semblant de ne pas voir que la Méditerranée est rouge du sang de milliers d’innocents ».

« Les paroles  ou les larme de circonstance  de quelques âmes pieuses ne suffisent pas, il faut des actions, des réponses concrètes, pour protéger et prévenir ces tragédies », conclut le P. Zerai.

Publié le 20/04/2015