(ANS – Taisha) – « Je suis missionnaire en Équateur depuis 2005 … La zone qui m’est confiée se situe dans la forêt équatorienne où il n'y a ni routes ni sentiers mais beaucoup de cours d’eau, et la forêt … La vie est dure mais je n'échangerais jamais la joie que j'expérimente en mon coeur dans le partage du Christ avec le peuple Shuar ! » . Il s'agit du témoignage du P. Anton Odrobiňák, missionnaire salésien de Slovaquie.

Je suis né au nord de la Slovaquie près de la frontière avec la Pologne dans une famille très religieuse. Jeune, j'étais très sportif et l'haltérophilie me plaisait beaucoup. J'étais le champion de mon pays ! Je faisais partie d'un groupe de champions de mon pays. Un jour, un ami qui faisait partie de ce même groupe, me présenta un homme qui était professeur de mathématiques et de physique. C’était un professeur de mathématiques et de physique de lycée mais il ne pouvait pas travailler publiquement comme professeur parce qu’il était poursuivi pour sa foi par le régime communiste qui, à l’époque, gouvernait le pays.

Il vivait dans la ville où je fréquentais le lycée. Je lui rendais souvent visite. Nous l'appelions « padrino ». On le rencontrait et on lisait la Bible, il nous enseignait la façon de méditer, il nous parlait de sa vie, de son travail, du sens de la vie, de Dieu. Il nous invitait aussi dans les refuges des montagnes pour les exercises spirituels, les retraites, et les balades mais il ne s'est jamais présenté comme prêtre ou salésien. Le professeur m'a beaucoup aidé pour découvrir ma vocation chrétienne, salésienne, sacerdotale et missionnaire.

Un jour il a invité un missionnaire d'Équateur - D. Jan Sutka - son compagnon au lycée salésien avant le communisme. Pour moi, c’était la première fois que je rencontrais un missionnaire. Pour la première fois j'ai entendu parler du peuple Shuar et de sa culture. Cette rencontre fut le début de ma vocation missionnaire !

Après le lycée j'ai commencé les études de vétérinaire à l'Université mais j'avais des problèmes dans les études parce que je pratiquais beaucoup l'haltérophilie. Par chance je participais aux rencontres d'un groupe d’étudiants universitaires dont le leader était un salésien coopérateur. Avec lui j'ai connu les Salésiens Coopérateurs et spécialement les Salésiens. J'allais dans leur maison pour les prières, les méditations, la confession, l'étude de la vie des saints, de la philosophie, de la théologie, et pour faire un apostolat avec les garçons.

Après les études et un an de service militaire j'ai travaillé comme vétérinaire et dans l’administration postale. Ensuite, en 1988, j'ai décidé de devenir salésien en suivant toutes les étapes de formation dans mon pays. Après mon ordination, j'ai été chargé de l'Oratoire et puis je fus chapelain dans la paroisse salésienne de Bratislava.

Je suis missionnaire en Équateur depuis 2005. Les quatre premières années j’ai travaillé aux abords de la zone amazonienne équatorienne. Maintenant je me trouve à Taisha. Notre communauté est composée de 3 salésiens et d’un volontaire laïc et nous prenons soin de 32 communautés Shuar. La zone qui m’est confiée se situe dans la forêt équatorienne où il n'y a ni routes ni sentiers mais beaucoup de cours d’eau, et la forêt. On voyage uniquement avec une barque à moteur, à cheval ou à pied. Chaque semaine je dois préparer la barque à moteur, l'essence, le barrot et tout ce qu’il faut pour le travail pastoral. La vie est dure mais je n'échangerais jamais la joie que j'expérimente en mon coeur dans le partage du Christ avec le peuple Shuar !

Celui-ci et d’autres témoignages sont publiés et disponibles sur “Cagliero 11” (Bulletin du Dicastère pour les Missions) sur le site sdb.org.

Publié le 3/04/2015