(ANS – Rome) –Du 19 au 21 mars de la semaine prochaine aura lieu le Congrès International de Pédagogie Salésienne « Avec Don Bosco, éducateurs des jeunes de notre temps », un des grands rendez-vous de cette Année Bicentenaire. En préparation à cette événement, ANS a posé quelques questions au P. Vito Orlando, SDB, vice-recteur de l’Université Pontificale Salésienne, coordinateur du Congrès.

Depuis plusieurs années on entend parler de « émergence éducative ». Qu’est-ce qui peut aider  à cueillir la signification la plus vraie de cette expression?

C’est vrai, depuis plusieurs années on parle d’émergence éducative. Je crois, cependant, que quelques précisions ne soient pas inutiles.

Si nous regardons à l’émergence comme à une situation d’alarme, qui indique un péril, nous pourrions  nous laisser prendre par la panique, assumer des attitudes d’anxiété et accepter n’importe quelle solution du danger.

Si le terme ‘émergence’ nous le prenons à sa racine et dans sa signification profonde, nous sommes appelés à prêter attention, à quelque chose qui est en train de ‘é-merger’, que l’on commence à entrevoir et qui demande attention et engagement de compréhension car cela nous concerne et nous devons en prendre soin.

Si nous regardons à ‘l’émergence éducative’ à partir de ce deuxième point de vue, ce qui a émergé toujours plus clairement en ces années est la difficulté d’éduquer et la crise des modèles éducatifs. Les profonds changements sociaux, culturels et communicatifs ont provoqué une désorientation chez les adultes, qui se trouvent souvent en difficulté de comprendre leur rôle et leur responsabilité éducative  et courent le risque de tomber dans la tentation de renoncer à leur tâche.

En vérité (comme l’écrivait déjà  Benoît XVI dans sa ‘Lettre au Diocèse et à la Ville de Rome’) on ne peut pas faire tout retomber sur les responsabilités individuelles car il y a « une mentalité et une forme de culture humaine qui portent à douter de la valeur de la personne humaine, de la signification même de la vérité et du bien, en dernière analyse de la bonté de la vie ».

Selon vous, quels sont aujourd’hui les principaux besoins éducatifs des jeunes générations ?

Plus on prend conscience des profonds changements  culturels et de leur portée anthropologique, plus l’attention se concentre sur ce qui peut accroitre  confiance et espérance, soit chez les jeunes que chez les adultes. Les jeunes ont besoin, aujourd’hui, des points de référence qui les aident à découvrir leur parcours de croissance.

Depuis quelque temps je suis en train de dire qu’il faut donner  une boussole pour aider et trouver la route et soutenir  sur le chemin. Les jeunes ont besoin de fondements, de quelques convictions qui puissent aider à se construire comme personne, de découvrir les objectifs qui aident à valoriser les capacités qui donnent un sens aux engagements, les supports qui puissent éclairer et motiver les efforts et les possibilités  de compter sur des compagnons de route avec lesquels partager la construction de la plénitude de vie.

Publié le 10/03/2015