(ANS – Rome) – « Le Jubilée ne doit pas être renvoyé. Si on le renvoie, on fait le jeu des terroristes qui nous harcellent. C’est très clair que leur but est celui de créer la terreur. Et c’est justement pour cela qu’on ne doit pas céder. (…) Plutôt, nous devons employer les armes de la miséricorde et du dialogue ». C’est la réponse de Mgr. Enrico dal Covolo, SDB, Recteur Magnifique de l’Université Pontificale du Latran, à celui qui craint que le Jubilée puisse se transformer en une cible pour les attentats.
Mgr. dal Covolo, en réponse aux questions de Filippo Passantino pour le « Giornale di Sicilia », a aussi souligné d’autres éléments spécifiques de ce Jubilée.
« La nouveauté est celle d’une totale décentralisation vis-à-vis de Rome. Non pas dans le sens doctrinal, car il est normal que le Jubilée parte de Rome et trouve à Rome son centre. Mais c’est une décentralisation dans la célébration elle-même du Jubilée. Chaque diocèse se trouve, en pratique, à avoir sa ‘ Porte Sainte’. Et donc, ils ne sont plus nécessaires les grands pèlerinages à Rome, car, en soi, le Jubilée avec toutes les indulgences peut être gagné en n’importe quels diocèse. (…). C’est une innovation intéressante qui indique la volonté du Pape d’aller en sortie. Et cela est tellement vrai que la première ‘Porte Sainte’ du Jubilée, le Pape François ne l’ouvrira à Rome, mais en Afrique à l’occasion de son voyage apostolique » a dit le prélat.
Et puis, Mgr dal Covolo a souligné le thème de l’Année Sainte : « Le Pape François a voulu mettre sur la table de l’Eglise et de la société, en ce moment historique, le thème de la miséricorde, qui est l’élément fondamental pour un dialogue fructueux entre les religions, mais aussi entre les cultures et les sociétés. Si nous voulons prendre la voie des armes, il y en a une autre, celle du dialogue, ce qui ne veut pas dire ‘chèvrechoutisme’. Le dialogue exige compétence et fermeté. Car si on confond les positions, cela devient un faux dialogue. Selon moi, cette deuxième voie est l’unique à suivre, car l’autre conduit toujours dans le circuit de la violence. Cependant, un dialogue superficiel ne sert à personne ».
Le salésien a enfin rappelé que, toujours à l’insigne d’un dialogue sincère et édifiant, l’Université Pontificale du Latran a organisé, pour le prochain 3 décembre, une table ronde avec trois de ses enseignants et trois professeurs de l’Université de Qom, cité sainte chiite, en Iran, pour parler de la miséricorde dans les traditions chiites musulmanes et catholiques.
Publié le 24/11/2015