(ANS – Rome) – « Pour nous Salésiens et pour la Famille Salésienne voir le Pontife à Valdocco est un motif pour remercier le Seigneur, remercier le Pape et en même temps est un moment, une opportunité nouvelle de grandir en fidélité au Seigneur, à l’Eglise et à notre charisme, parce que sa présence nous invite à aller de l’avant en ce chemin de fidélité ». Interview au P. Á.F. Artime, Recteur Majeur des Salésiens, sur la visite du Pape François à Turin.

Le Pape François a déclaré qu’il se serait rendu à Turin pour le St Suaire et pour le Bicentenaire de la naissance de Don Bosco. Que représente pour les Salésiens et la Famille Salésienne cet événement ?

La présence du Pape François représente toujours, où qu’il aille, une grande joie et un don pour tous. Pour nous Salésiens et pour la Famille Salésienne voir le Pontife à Valdocco est un motif  pour remercier le Seigneur, pour remercier le Pape, et en même temps c’est un moment, une opportunité nouvelle pour grandir en fidélité au Seigneur, à l’Eglise et à notre charisme, parce que sa présence nous invite à aller de l’avant sur ce chemin de fidélité ; ce ne sera pas seulement une visite touristique.

La dévotion au Pape a été transmise à la Congrégation par Don Bosco. Que signifie-t-il aujourd’hui, en ce moment historique particulier,  vivre cette fidélité ?

Nous trouvons dans notre héritage charismatique reçu de Don Bosco un grand amour pour l’Eglise et un grand amour pour le Pape. Ceci est pour nous aujourd’hui d’une grande actualité. Comme Famille Salésienne nous vivons  avec ce profond sentiment, nous voulons garantir surtout cette fidélité à l’Eglise, la FS est Eglise, parce qu’elle suit Le Saigneur Jésus. Dans le même temps, la FS se trouve sur le même chemin de l’Eglise.  Nous voulons être, comme invite le Pape François, une partie de l’Eglise  qui sort dans les périphéries et qui est auprès des pauvres. Je crois qu’en ce moment historique nous avons cette responsabilité très spéciale aussi par fidélité au Christ, à l’Eglise  et au Pape : être vraiment de très bons éducateurs et évangélisateurs des jeunes. Nous ne pouvons jamais oublier que celle-ci est notre grande responsabilité. Etre évangélisateurs des jeunes dans le monde et nous le faisons par l’éducation, la formation, l’humanisation…

Avoir un Pape avec cette connaissance de Don Bosco et cet amour pour la Vierge, cela augmente-t-il le sens de responsabilité de la Congrégation par rapport au charisme et à la mission ?

Le Pape nous invite, nous Congrégation Salésienne et par extension à la Famille Salésienne, à être fidèles au Seigneur Jésus dans nos racines  charismatiques. Le Pape nous rappelle toujours notre urgence d’aller à la rencontre des exigences des jeunes, surtout les plus besogneux. Il nous invite à ne jamais nous  fatiguer, à ne pas nous mettre  dans un coin de commodités, en tant que Congrégation, à chercher la sobriété, l’austérité, la pauvreté. C’est ma tâche, en tant que Recteur Majeur, de le rappeler à toute notre Famille Salésienne et en particulier à la Congrégation Salésienne.

Quels sont les défis que les Salésiens et la Famille Salésienne peuvent encore gagner pour être plus fidèles aux orientations et au style du Pape François ?

Je crois que nous devons avoir une grande sensibilité pour avoir les yeux et les oreilles ouverts pour les vrais cris des jeunes pour comprendre quelles sont vraiment les urgences, les clameurs des jeunes en ce monde, des plus pauvres, quelles sont vraiment les pauvretés. Et nous ne pouvons pas être tranquilles sans écouter et sans chercher la manière d’y répondre. Car celui-ci est le même cri qui nous arrive  du Seigneur Jésus lui-même. Je suis convaincu que  Don Bosco, aujourd’hui, ferait tout son possible pour avoir une grande sensibilité au clameur de ce monde, qui est un monde difficile, comme difficile avait été son monde. Le point de départ est celui-ci : une grande sensibilité, une grande ouverture de cœur et nous mettre en marche. Ne pas faire seulement une analyse dans un bureau, mais nous mettre, comme Famille Salésienne et comme Congrégation, toujours en route partout dans le monde. Je ne cesserai jamais  de dire et de rappeler cela à notre Famille Salésienne.

Et votre amitié avec le Pape François quand vous étiez Provincial et lui  Cardinal ?

Souvent on me pose cette question. Mais je ne peux pas direque nous avons été de grands amis. C’était une connaissance et un rapport d’un Provincial salésien  avec son Pasteur, durant les célébrations et je l’ai vu avec cette très grande sensibilité pour les pauvres. Il a été un grand Pasteur pour notre diocèse en Argentine, et quelques fois  nous avons été ensemble pour prier dans la Basilique de Marie Auxiliatrice dans le quartier d’Almagro, à Buenos Aires. Il a toujours été très proche de nous Salésiens, mais vue sa sensibilité il l’a été de tous les autres. Je vous remercie pour cette question puisqu’il semblerait que j’étais son très grand ami et cela n’est pas vrai.

N’avez-vous jamais pensé, en connaissant le cardinal Bergoglio,  qu’un jour il aurait pu devenir Pape ?

J’ai toujours cru qu’il était vraiment un très brave cardinal et j’ai toujours apprécié  son humilité de bon Pasteur. Mais jamais je ne pu le voir Pape. Avant tout parce qu’il y avait le Pape Benoît XVI, et personne ne pouvait prévoir cette décision libre et de grand courage et foi, qui nous a permit aujourd’hui d’avoir le Pape François. Je suis très content de ce service du Pape et j’ai dit souvent : remercions le Seigneur pour le Pape François, mais remercions aussi Benoît XVI, car, comme je l’ai dit, il a eu cette grande foi, cette vision de l’Eglise et cette grande liberté.

Publié le 18/06/2015