(ANS – Goma) – Selon le rapport annuel de l'ONG Save the children publié le 7 mai 2013 la République démocratique du Congo (RDC) est le « pire pays pour être mère ». Le Centre Don Bosco Ngangi, au courant de cette situation, a cherché comment lutter contre les causes de cette situation.

Le rapport a établi qu’une femme ou une fille en RDC sur 30 risquait de mourir en raison de problèmes liés à la maternité, notamment au moment de l'accouchement. A Goma et au Nord-Kivu, on dit que 13% des femmes risquent de mourir à l’accouchement. En Finlande, pays en tête du classement, ce risque existe seulement pour une femme sur 12.200.

Le Centre Don Bosco Ngangi, depuis plus de dix ans, accueille dans un secteur de ses bâtiments – appelé “Maison Ushindi” (victoire, en swahili) – un orphelinat pour bébés de 0 à 2-3 ans. Quand la maman meurt à l’accouchement ou quelque temps après, si la famille n’a pas les moyens pour nourrir et soigner le bébé, le papa de l’enfant l’apporte au Centre Don Bosco, après avoir obtenu l’avis favorable de la Police Spéciale pour la Protection des Enfants (PSPE). Au Centre, l’équipe sociale vérifie ce qui est mieux pour le bébé : aider la famille avec du lait si elle peut le garder à la maison ou bien accueillir l’enfant à l’orphelinat. Dans ce dernier cas, l’enfant sera réunifié en famille quand il aura atteint l’âge de 2 ou 3 ans.

Le Centre Don Bosco a introduit, par l’intermédiaire du VIS (Volontariat International pour le Développement), un projet qui a été approuvé par la Conférence Episcopale Italienne. L’un des aspects du projet concerne la formation du personnel médical. Ainsi, depuis un an, avec la collaboration du PNSR (Programme National de Santé Reproductive) et du Médecin Inspecteur Provincial du Nord-Kivu, trois sessions de formation ont été organisées à l’intention de médecins et infirmiers qui travaillent dans les maternités de la ville de Goma. Plus de 100 agents ont reçu un enseignement actualisé, donné par des médecins spécialistes, sur la consultation prénatale, l’accompagnement des femmes enceintes, l’accouchement, l’utilisation correcte du “partogramme”, les soins du nouveau-né…

En ouvrant la première session, le Médecin Inspecteur Provincial du Nord-Kivu a rappelé au personnel médical ses responsabilités et les a invités à à mettre au centre de la structure médicale la vie des mamans et des bébés. Le directeur du Centre Don Bosco a ajouté que la lutte contre la morbi-mortalité maternelle et néonatale est dans la ligne de la mission du Seigneur Jésus, venu pour que tous aient la vie, et la vie en abondance, et aussi de l’action éducative salésienne, qui est une formidable promotion de la vie de tous les enfants.

En conclusion de la dernière session, la porte-parole des participants a résumé en une sorte de slogan la finalité de l’enseignement reçu : Une femme ne doit pas perdre la vie en donnant la vie.Tous les agents se sont engagés à mettre en pratique les notions et les techniques apprises, à les partager largement avec les collègues qui n’ont pas participé aux sessions. Le Centre Don Bosco donnera son appui pour la continuité de la formation et la diffusion de supports écrits, pour qu’à l’avenir il n’y ait plus (ou moins) de bébés orphelins à la Maison Ushindi. A Goma, dans une situation ouverte ou larvée de guerre, le Centre Don Bosco lutte pour la vie.

Publié le 07/10/2013