(ANS – Rome) – Délégué d’animation missionnaire, responsable du Bureau de planification et développement (PDO) local et de la Procure missionnaire, et également Économe de la Quasi-Province: Cesare Bullo, salésien coadjuteur, âgé de 36 ans, actif en Éthiopie, peut parler en connaissance de cause de la réalité sociale et salésienne de la région. Nous lui avons posé quelques questions.

Y a-t-il encore la famine et la sècheresse dans la région du Sahel?
Nous avons eu beaucoup de problèmes l’année dernière, qui persistent encore, surtout en Somalie et dans la région somalienne de l’Éthiopie. Il y a beaucoup de camps de réfugiés qui accueillent encore des dizaines de milliers de personnes, qui ont beaucoup de problèmes, aussi bien pour la sècheresse que pour la situation politique somalienne, qui n’est pas encore très claire. Et ensuite, dans la zone de Gambela, Éthiopie, il y a également les réfugiés soudanais… Oui, le problème sècheresse existe encore et il y a même un problème de nature politique.

Les salésiens sont-ils présents dans les camps de réfugiés, par exemple à Dolo Ado?
Présents directement, non, mais nous faisons beaucoup d’interventions  à travers les organisations locales, en particulier en collaboration avec l’ONG salésienne Volontariat international pour le développement (VIS). Pour nous, il est très difficile de nous rendre à Dolo Ado, il se trouve à plus de 1.000 km de Addis-Abeba et même la situation de la sécurité n’est pas facile. Mais nous travaillons surtout dans les pré-camps d’accueil des réfugiés, parce qu’ensuite à l’intérieur des camps c’est l’ONU qui se charge des réfugiés. Nous envoyons de la nourriture – surtout des biscuits, des denrées multivitaminées pour les enfants – et nous distribuons l’eau par des camions, nous creusons des puits…
Et nous sommes très actifs également dans la zone de Giggiga, où jusqu’à il y a 2 ans, avant sa mort, travaillait le père Gianni Premoli. Son travail a été si apprécié que la population musulmane a voulu une association en son nom et maintenant a demandé sa dépouille, puisqu’il est mort en Italie. Donc, en son honneur, nous continuons à aider ces zones, très pauvres et nécessiteuses.

Quelles nouveautés y a-t-il dans le domaine de la formation professionnelle des jeunes éthiopiens?
Nous avons actifs deux projets: l’un pour coordonner les 6 écoles techniques salésiennes de l’Éthiopie; et un autre qui est un projet international entre les écoles techniques salésiennes de l’Éthiopie et du Burundi, où les salésiens gèrent une autre école technique. Des salésiens, des laïcs et des autorités du gouvernement sont déjà venus du Burundi il y a quelques mois pour voir nos écoles, et dans les semaines à venir c’est nous qui irons les voir. Nous voulons confronter nos réalités respectives pour voir qu’est-ce que l’on peut apprendre les uns des autres. Le Burundi est une réalité plus petite, mais le gouvernement travaille beaucoup pour la développer; en Éthiopie, la formation professionnelle est très avancée et bien lancée. Ce projet marche très bien.

Avez-vous en tête mente des projets de coopération “panafricaine”?
En Inde, il existe le “Don Bosco Tech”, le réseau de toutes les institutions salésiennes pour la formation professionnelle. Nous voulons créer un réseau semblable même en Afrique. Certes, cela est bien plus difficile, nous avons environ 80 écoles techniques ou professionnelles, mais nous voulons chercher à nous coordonner, nous faire connaitre, donner une idée d’ensemble, également pour mieux dialoguer avec nos différents interlocuteurs, qui peuvent être l’Union Européenne ou l’Union Africaine…

Publié le 16/11/2012