(ANS – Dolo Ado) – De la fin du mois d’aout, Mattia Grandi, volontaire de l’ONG salésienne VIS (Volontariat international pour le Développement), est engagé avec beaucoup d’autres opérateurs sociaux dans le camp de réfugiés somaliens à Dolo Ado, dans la Somaly Region, en Éthiopie. Nous publions un extrait de son témoignage.

Après avoir voyagé pour plus de 1000 km dans le désert éthiopien, monsieur Grandi arrive au camp de réfugié somaliens de Dolo Ado: 4 camps actifs et déjà surpeuplés: Bokolmayo, Melkadida, Kobe, et le tout récent Helaweyn; on estime qu’environ 150.000 personnes sont assistées à l’intérieur.

“Dans la structure, il y a des éthiopiens, des kenyans et des somaliens, qui cherchent un souffle de vitalité au milieu de la misère que la guerre et la famine leur ont apporté en don. Au milieu de ce kaléidoscope humain, on aperçoit ci et là les signes des organisations internationales et les agences humanitaires. Nous sommes les hôtes de l’une des ONG de la Coopi.

Les premières information qui nous parviennent ne sont pas encourageantes: le flux des arrivées, bien qu’en diminution, demeure constant. Il y a des jours qui voient arriver 200 réfugiés, d’autres jours 1.000, et il y a quelques semaines on est arrivés à enregistrer 2.000 réfugiés par jour au pré-camp pour l’enregistrement des réfugiés, à la frontière avec la Somalie.

On remarque immédiatement que la plupart de la population accueillie est représentée par des femmes et des enfants. Il est encore plus commun de trouver des familles formées uniquement par une femme et 4-5 enfants de tout âge. Ces femmes à la ténacité extraordinaire ont affronté les vexations, les abus et les pillages Al-Shabaab, (groupe insurrectionnel islamiste actif entre la Somalie et l’Éthiopie, ndr) la sècheresse, la mort du bétail, la perte des membres de leur famille, la longue marche dans le désert, les maladies, le découragement, et encore Al-Shabaab. La plupart des réfugiés arrivent en des conditions dramatiques: malnutrition, maladies respiratoires et infections intestinales ne sont que quelques-uns des fardeaux qu’ils portent sur leurs dos courbés, alors que leurs yeux cachent le découragement et la désillusion.

Le situation de plus en plus conflictuelle (en Somalie et dans la Somaly Region éthiopienne, ndr), unie à l’aggravation de la sècheresse, a provoqué des mouvements immenses de migration interne et des milliers d’évacués cherchent des voies de fuite pour se mettre à l'abri. Il est difficile de recevoir des informations des zones de conflit, et la situation est constamment dans un équilibre précaire.

L’un des principaux acteurs en cette urgence est représenté par les ONG et les Organisations internationales. Le VIS a reçu l’invitation à travailler directement par le Gouvernement éthiopien, au moyen de l’Agence gouvernementale pour les Réfugiés, (ARRA), en vertu des résultats considérables obtenus dans les projets réalisés auparavant avec les réfugiés (Jijiga zones, camps de Aw-barre et Sheder, en 2008). Dans le spécifique, au VIS il a été demandé de soutenir les activités de distribution de biens alimentaires à l’intérieur du Transit Camp de Dolo Ado.

L’activité du VIS se poursuit donc sur deux versants: d’un côté la réponse immédiate à l’urgence, et de l’autre la préparation du terrain pour de futures interventions de développement pouvant de quelque manière prévenir de nouvelles urgences humanitaires. De cette manière, le VIS assure son soutien non seulement à des milliers de réfugiés somaliens, mais également aux évacués internes de l’Éthiopie du sud: cela permet d’éviter des conflits pour les ressources entre ces deux mondes, et d’inventer un avenir pour ces populations”.

Le VIS adhère et soutient l’appel pour l'Afrique orientale lancé par AGIRE, l’Agence italienne de Réponse aux Urgences, pour garantir les secours nécessaires et soutenir les activités d’urgence des neuf ONG, parmi lesquelles le VIS, déjà présentes dans les pays frappés par la sècheresse de la Corne d’Afrique.

Publié le 14/09/2011