(ANS – Rome) – « Chaque visite me fait voir une ville davantage détruite. Cette grande ville, une des plus ancienne du monde, qui, jusqu’il y a quelques années comptait trois millions d’habitants, est actuellement considérée comme un des lieux les plus dangereux du monde ». Paroles du P. Munir El Rai, Supérieur des Salésiens du Moyen Orient, à propos d’Alep, sa ville natale, visitée en juillet dernier.
Arrivé à la maison salésienne, les Salésiens et les jeunes m’ont accueilli avec joie et optimisme chrétien et salésien. (…)J’ai donc pu rencontrer mes confrères. J’ai eu la joie de constater qu’encore aujourd’hui, cette œuvre donne de nombreuses vocations de Salésiens consacrés et de Salésiens Coopérateurs. J’ai remercié les Salésiens d’Alep pour le témoignage de vie religieuse et pour leur engagement réalisé avec beaucoup de sacrifice pour les jeunes d’Alep. (…)
Justement à Alep j’ai vécu un des moments les plus émouvants de ma vie, l’ordination de Pier Jabloyan, le 11 juillet dans notre chapelle. (…) Malgré la mort, la destruction et la souffrance qui règnent en ville, cela a été un signe très précieux de vie, de don, de joie. Un prêtre ordinaire en des temps extraordinaires : voici Pier, un jeune de cet oratoire, qui, après l’ordination, sera destiné justement à l’oratoire d’Alep.
A Alep aussi j’ai participé aux activités de l’ ‘Eté jeunes’ très bien organisées et gérées. Cette année a vu la participation de plus de 700 enfants et jeunes provenant des différents coins de la ville, où on avait organisé un service/navette pour leurs permettre de rejoindre l’œuvre en toute sécurité. Pour eux et pour leurs familles, fréquenter l’œuvre signifie respirer un air de joie, d’espoir, dans un climat de famille : « Ghèr ‘alam », c’est-à-dire (littéralement) « un autre monde », une oasis de paix.
(…) Cette année, après quatre ans, la communauté salésienne a décidé de réorganiser les camps d’été pour les jeunes qui fréquentent l’œuvre. Après 4 ans de ‘prison’ à l’intérieur de la ville, 180 jeunes des écoles secondaires et plus tard 140 jeunes des écoles supérieures, accompagnés par des animateurs et collaborateurs, ont pu finalement revivre cette expérience qui les a portés, pendant 5 jours, en montagne, près de l’œuvre de Kafroun. Pour la première fois ils ont dormi sans entendre les dangers de la guerre, ils ont vécu ensemble comme dans une grande famille, partageant moments de joie et de prière.
Alep, qui comptait une grande présence de chrétiens de différents rites et églises, a vu une continuelle diminution de cette présence, réduite désormais de deux tiers. L’hémorragie de chrétiens est la conséquence soit de la durée du conflit, de la situation socio-économique et du haut coût de la vie, soit à cause du manque de possibilités de travail et des genres de première nécessité, et soit aussi, en troisième lieu, à cause de la destruction des quartiers chrétiens.
(…) Le manque d’eau courante et d’électricité oblige les gens à survivre avec une quantité réduite d’eau, surtout eau potable, aves des graves conséquences sur la santé, devant aussi faire face au manque d’électricité qui rend difficile les activités quotidiennes de base.
Publié le 08/09/2015