Brésil – Mission salésienne au Mato Grosso: une présence missionnaire depuis les origines |
Brésil – Visite du P. Basañes à la Province de Manaus |
Brésil – 120 ans d’engagement missionnaire |
(ANS – Manaus) – Dans la soirée du 21 juillet dernier, est décédé, à l’hôpital UNIMED de Manaus, le P. Salésien Casimiro Beksta, de 92 ans. Né en Lituanie le 22 mai 1924, il était arrivé au Brésil dans les années 50 et envoyé à Sao Gabriel da Cachoeira, à l’extrême nord de l’Etat de Amazonas. « C’était le dernier des grands missionnaires de Manaus parmi les indigènes » a commenté le P. Natale Vitali, Conseiller pour la Région salésienne ‘Amérique Cône Sud’.
Le P. Beksta a passé sa vie avec diverses tribus indigènes qui habitaient la région et il a entreprit un parcours de documentaristes, écrivain, linguiste, intellectuel, et défenseur des mouvements indigènes. Son travail l’a porté à coordonner la Pastorale pour les Indigènes de la Conférence Nationale des Evêques du Brésil (CNBB), et il est devenu une des figures les plus importantes durant la création du Conseil Indigène Missionnaire (CIMI), réalisé dans les années 70.
Il avait quitté le Lituanie, qui. à l’époque, faisait partie de l’Union Soviétique, à 18 ans et il était arrivé en Allemagne. Resté orphelin, d’un esprit très religieux, il entra au séminaire et il souhaitait aller en Inde. Grâce à l’invitation d’un évêque, il arriva au Brésil, à Rio de Janeiro, en 1950 et en décembre 1951 il fut transféré à l’Amazonas.
Il a étudié la Théologie à Sao Paulo, à l’Institut Pia XI, fut ordonné prêtre, et il se trouva missionnaire dans le haut Rio Negro, où il traversa la forêt amazonienne à la découverte de villages et communautés isolées, prenant comme résidence pratiquement toute la zone du haut Rio Negro et des ses affluents, le Yauaretê, le Tiquié et Sao Gabriel da Cachoeira.
Il a été enseignant de Sciences Sociales au Centre d’Etudes sur le Comportement Humain (Cenesch) de Manaus pendant 36 ans et ses œuvres ont eu un écho international. Anthropologue culturel, le P. Beksta a été un point de référence de l’ethnologie amazonienne, outre qu’une bibliothèque vivante pour écrivains, anthropologues, dramaturges et professeurs. C’était un chercheur de mythologie et cosmologie indigène et il parlait couramment diverses langues indigènes. Un de ses souhaits était la réédition du Dictionnaire de Langue générale Nheengatu, élaboré par le P. Ermano Stradelli (1852-1926), un classique de l’ethnographie amazonienne.
Ses collections – notes, reprises, observations, instruments …- sont désormais un riche héritage de la Province Salésienne de Manaus. Une synthèse partielle de sa vie, du travail des missions salésiennes en Amazonie et du processus de colonisation des peuples indigènes se trouve dans le documentaire « CASIMIRO », dirigé par Erlan Souza et Fernanda Bizzaria.
Publié le 24/07/2015