(ANS – Jowai) – « Dans l’instable Nord Est de l’Inde, de nombreux groupes rebelles  combattent l’armée pour l’autonomie politique et bénéfices économiques. Le seul pouvoir respecté de toutes les parties sont les églises chrétiennes. En situation de crise, l’archevêque catholique  Thomas Menamparampil, SDB, porte une brigade de paix interconfessionnelle et les rebelles à la table des négociations ». C’est le début du documentaire « God Rapid Response Team » (La Brigade d’intervention rapide de Dieu), réalisé par Michael Gleich, avec photos de Anupam Nathm, pour « Peacebuilders across the world » du projet « Peace Counts ».

« Nous sommes tous imparfaits – dit l’archevêque-.  Avant de chercher la faute dans les autres il est bon de se regarder soi-même et voir  si nous ne sommes pas aussi en erreur .Je peux être coupable de rage ou de manque de bon sens, les mêmes erreurs que je vois dans les autres. J’ai besoin de me demander  si quelque  chose de Saddam Hussein  se trouve en moi avant de me dépêcher  à  juger les autres. Par où commencer alors ? Je dois commencer par moi-même ».

(…) Comme partie de notre stratégie, dans une première phase, nous nous concentrons sur la réduction de la rage – explique l’archevêque-. Ecoutons, écoutons et écoutons. Ne jugeons pas. Ne faisons pas des discours quand la rage est trop haute, au contraire, montrons de l’intérêt pour la cause qui les inspire et les motive, l’injustice qu’ils disent avoir subie ;  montrons sympathie  pour leurs concrètes remontrances .  Surtout cherchons à entrer dans la douleur des gens, dans leur agonie intérieure, dans leur sens de perte des personnes chères, de leur maison, de leurs propriétés ».

Je ne retiens pas l’écoute comme quelque chose de très spectaculaire. Je m’attends que le ‘leader’ d’une  ‘équipe de paix ‘  soit plus actif : avec compétences  spéciales pour raisonner, discuter, négocier ; un homme d’action, en somme !. Et maintenant je me rends compte que l’instrument le plus fort est la présence compatissante. «  Ta présence même doit lancer un message – exclame l’archevêque. Tu devras maintenir  le calme, même si au cours du débat quelqu’un se met débout et crie : » pour un des nôtres tués, j’en tuerai dix des leurs ! ».

(…) L’archevêque  poursuit : « La chose la plus importante que nous faisons se résume toute en une question : ’Cette  manière  d’affronter vos problèmes, la voie de la violence vous aidera-t-elle ? Aidera-t-elle votre cause ? (…) Cette méthode de violence  sera-t-elle  une aide pour vous, pour le futur de votre communauté, ou, peut-être,  votre mouvement perdra-t-il sa respectabilité  devant les personnes, perdra-t-il son image et perdra-t-il la sympathie  de la société dans son ensemble ? »

Michael Gleich et le photoreporter  Anupam Nath ont rencontré personnellement  Mgr. Manamparampil dans les mois d’octobre et novembre 2014. Ils remercient aussi  la « Berghof Foundation » pour le soutien donné à l’initiative.

Tout le document est disponible, en anglais, sur le site du projet Peace Counts.

Publié le 04/06/2015