(ANS – Kathmandou) – « J’ai passé toute une semaine dans un ‘tout terrain Tata Sumo’, visitant les villages avec du matériel de secours pendant la journée  et dormant à l’intérieur la nuit, à cause de la peur mortelle de dormir dans ma chambre dans la crainte d’un autre tremblement de terre ».  Le P. Savio Rai, membre de la communauté salésienne à Kathmandou, raconte, en première personne, son expérience du tremblement de terre qui a frappé Kathmandou le 25 avril  dernier et ses conséquences.

Le samedi 25 avril (au Népal, le samedi est le jour hebdomadaire de repos, le dimanche on travaille) après la messe je suis rentré à la maison et j’étais en train de me préparer pour un cours de formation pour leader, prévu pour le lendemain. Vers 11h40 je suis sorti pour donner un coup d’œil à la nouvelle moto de mon ami Léonard, et c’est alors qu’on a senti la première secousse. J’ai pensé au passage d’un gros camion, mais notre gardien a crié : « Père, le tremblement de terre ! » et j’ai répondu « Cours ! » et je me suis précipité vers notre rizière. Mais a notre grande surprise le réservoir d’eau, qui était bloqué par une barre de fer, est tombé et l’eau en sortait.

A un certain moment j’ai pensé: « Mon Dieu, je me noie », ne sachant pas nager. Pour un instant j’ai pensé me trouver à l’intérieur du réservoir, profond e 20 pieds. En tout cas nous avons courus et nous avons atteint le mur, que nous n’étions pas capables de surmonter (…).

Le mur semblait danser et à la fin la secousse a été tellement forte qu’elle ma jeté dans le champ et je me suis trouvé sur les genoux. J’étais tellement étourdi et je voyais les maisons sur les collines tomber comme des châteaux de cartes. (…)

Dès ce moment, je fus pris de peur dans en avoir mal à la tête qui continuait à tourner. La moindre secousse de la porte ou de la fenêtre me faisait peur. Je ne voulais pas rentrer à la maison. C’est ainsi que j’ai décidé de m’installer dans le pick-up tout terrain : c’était ma maison provisoire : chambre à coucher, bureau, salon, cyber-café, salle de récréation, tout est en tout ! (…) C’est seulement après avoir écrit ce compte-rendu que j’ai décidé de quitter la jeep et de rentrer à la maison.

Cela a été une semaine vécue  dans la peur et la tension de la part des gens, de la nature et des autres éléments. Ce fut une semaine  où j’ai dû être froid et calme, même si dans mon intérieur j’étais très tendu, car je devais guider les fidèles dans la liturgie, agir avec les gens, empêcher les vols,… Mais en ces moments, l’eucharistie, le chapelet et la prière m’ont permit de continuer.

Je suis content d’avoir été parmi les gens pour les aider en ce qui était possible, et j’ai étais heureux  pour organiser les secours avec ma généreuse  équipe, les anciens élèves et le personnel administratif, sous la direction du P. Jijo John, le coordinateur du ‘NEPAL DON BOSCO SOCIETY’. Il y eu des moments de peur, mais aussi des moments pour être avec les gens. J’ai donné joie et paix, et cela je le garderais pour longtemps. Une semaine au bord d’une jeep, une semaine comme gitane, une semaine pleine de terreur et de peur, et, surtout, une semaine proche des gens en difficulté.

Publié le 07/05/2015